Le Club Richelieu en quête de relève

Réjean Pelletier. Photo : Maxime Paradis.

La relève n’est pas chose facile à trouver au sein du Club Richelieu de La Pocatière. Plus d’une trentaine de membres à une certaine époque, ils ne sont aujourd’hui que huit à répondre à la mission première du club qui consiste à travailler à l’amélioration de la langue française et à venir en aide aux enfants en difficultés.

Le président du club n’a pas hésité longtemps avant de nous rencontrer. Approché pour témoigner de la réalité de son club social fondé en 1955 à La Pocatière, Réjean Pelletier n’a pas caché que la relève n’était pas facile à trouver pour les Richelieu. La moyenne d’âge actuelle est d’environ 60 ans, a-t-il reconnu. Un seul membre est dans la trentaine et tous sont des hommes.

« On a déjà eu des femmes il y a plusieurs années, mais ça fait un petit moment qu’il y en a plus. On est très ouvert à en accueillir de nouveau. Le club n’est pas réservé exclusivement aux hommes », précise le président.

Mais au même titre que les jeunes, les femmes semblent peu intéressées à se joindre au Club Richelieu. Selon Réjean Pelletier, une image un peu huppée qui remonte à quelques années serait restée collée à l’organisation. Elle serait due principalement au fait qu’à une certaine époque, le Club Richelieu comptait souvent en ses rangs des médecins, des dentistes ou des notaires, des gens de professions « libérales » comme on disait jadis.

« Il y avait aussi le principe des “amendes” entre nous. Si on faisait ou on ne faisait pas telle ou telle chose, on payait une “amende” au Club et c’est comme ça qu’on finançait en partie nos bonnes œuvres. Au lieu d’organiser une collecte de fonds auprès de la population, on se la faisait entre nous, en quelque sorte », résume Réjean Pelletier.

Les temps ont changé et cette façon de faire ne serait plus d’actualité selon le président, tout comme le fait que le club n’est plus le repaire pratiquement exclusif des professions libérales. Réjean Pelletier lui-même est un retraité du domaine de l’éducation et les autres membres proviennent tous de milieux variés.

Il n’en demeure pas moins qu’une image de ce genre ne se brise pas du jour au lendemain. À ce chapitre, le président croit que le Club Richelieu ne publicise peut-être pas suffisamment ses réussites, de telle sorte que le grand public connaît peu ses champs d’action.

La dictée Richelieu, par exemple, à laquelle participent environ 80 % des élèves de 5eet de 6eannée des écoles primaires de La Pocatière à Saint-Pascal, rejoint l’objectif de promotion de la langue française. Autrement, le Club retourne annuellement l’équivalent de 10 000 $ dans la communauté pocatoise, soit la totalité de tout ce qu’il récolte en dons. De ce montant, Réjean Pelletier souligne qu’une somme annuelle récurrente d’environ 3500 $ est versée au Carrefour des jeunes de La Pocatière (Maison des jeunes), dont le Club Richelieu est l’organisme parrain depuis plusieurs dizaines d’années, en plus de financer la distribution de collations et de berlingots de lait pour le terrain de jeux de La Pocatière en été.

« On a aussi remis près de 4000 $ en argent et en denrée à la guignolée de la Saint-Vincent-de-Paul. Encore là, on n’a pas pris la peine de le mentionner », explique-t-il.

Si le Club Richelieu est en mesure de redistribuer autant d’argent, c’est en partie grâce à son Souper des saveurs qui a accueilli pas moins de 175 convives l’an dernier, la meilleure année en 15 ans d’existence. Le prochain est d’ailleurs prévu le 21 mars prochain au Centre Bombardier.

Bref, c’est pourquoi Réjean Pelletier avoue aujourd’hui s’inquiéter pour l’avenir de son Club. « Qu’adviendra-t-il si on perd un, deux ou trois membres de plus? Est-ce que ça va valoir la peine de continuer si on est juste quatre ou cinq autour de la table? Si on cesse d’exister, c’est tout ce soutien financier à des organismes du milieu qui va disparaître », s’exclame Réjean Pelletier.

Les gens intéressés à joindre le Club Richelieu de La Pocatière peuvent contacter le président au 418 852-3122.