Toujours dans l’attente que le mobile 87 passe de l’horaire de faction à l’horaire à l’heure, les paramédics de L’Islet-Nord demandent à la députée et ministre Marie-Eve Proulx d’intervenir auprès du Conseil du trésor. Cette demande fait suite à une résolution de la Municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, envoyée l’automne dernier et appuyée par la MRC de L’Islet, demandant à la ministre de la Santé et des Services sociaux Danielle McCann de procéder à cette conversion.
Dans une correspondance adressée au secrétaire-trésorier de Saint-Jean-Port-Joli Stéphen Lord, la sous-ministre adjointe Lucie Opatrny mentionne que le mobile 87 se qualifie effectivement à une conversion d’horaire, puisque ce dernier a un taux d’utilisation globale de 34,44 heures alors que le minimum requis est de 28 h. Malgré cela, la sous-ministre adjointe écrit : « Nous ne pourrons pas accéder à votre demande pour l’instant », suggérant à la Municipalité de mettre en place un service de premiers répondants afin d’offrir un accès plus rapide aux services préhospitaliers.
Pour Stéphane Lévesque, président de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec secteur Saint-Jean-Port-Joli, il s’agit là d’un non-sens. Depuis deux ans, il rappelle sur toutes les tribunes l’importance de convertir cet horaire de faction toujours en vigueur dans L’Islet-Nord afin de faciliter le recrutement de paramédics, d’améliorer leur temps de réponse et de permettre une meilleure couverture du territoire desservi par la caserne ambulancière de Saint-Jean-Port-Joli.
« Enfin, on se qualifie, mais on ne fait pas la conversion! Pourquoi?», demande-t-il.
Dans sa missive, le Ministère fait état d’un coût de 800 000 $ pour procéder à cette transformation d’horaire. Pour réaliser ce changement, il doit donc obtenir une autorisation du Conseil du trésor afin que lui soient octroyées les sommes requises. Stéphane Lévesque en est donc à se demander si la députée et ministre Marie-Eve Proulx a poussé « assez fort » pour eux, citant en exemple plusieurs autres endroits au Québec où les horaires de faction ont été abolis, dans des comtés représentés par un ministre, une ministre déléguée et même une adjointe parlementaire.
« On sort dans les médias depuis deux ans. On a l’appui du conseil municipal de Saint-Jean-Port-Joli, du conseil des maires de la MRC de L’Islet et de toute la population. Malgré ça, on essaie d’avoir une rencontre avec la ministre à ce sujet depuis qu’elle est élue et on n’est pas capable. Est-ce normal? » questionne Stéphane Lévesque.
Municipalité
Le maire de la Municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, Normand Caron, a tout de même tenu à défendre Marie-Eve Proulx, précisant l’avoir interpellée sur la question des horaires de faction lors de précédentes rencontres.
« Je sais qu’elle a fait des démarches et qu’on lui a servi l’argument financier pour ne pas procéder au changement », a-t-il mentionné.
Il croit tout de même fermement qu’il est plus que temps que l’horaire de faction soit aboli dans L’Islet-Nord, d’autant plus que la suggestion du Ministère quant à la mise en place d’un service de premiers répondants a déjà été tentée à Saint-Jean-Port-Joli par le passé, et cela, sans succès. En période de consultation prébudgétaire, Normand Caron estime donc qu’il est important pour sa municipalité de se positionner sur cet enjeu financier.
« On a adopté une nouvelle résolution au conseil municipal du 3 février dernier dans laquelle on demande au président du Conseil du trésor Christian Dubé d’allouer les fonds nécessaires pour permettre l’abolition de l’horaire de faction pour le mobile 87. Notre demande est tout à fait légitime, dans un contexte où nous répondons clairement aux critères qu’ils exigent », conclut-il.