Alstom fait l’acquisition de Bombardier Transport

L’usine Bombardier à La Pocatière. Photo : Maxime Paradis.

Après des semaines de rumeurs et d’incertitudes, la multinationale française Alstom a finalement fait l’acquisition de la division Transport de Bombardier. L’information a été confirmée lundi midi par la Caisse de dépôt et placement du Québec sur son site internet.

Par cette transaction, évaluée à 8,2 MM $ US, la Caisse devient donc l’actionnaire majoritaire d’Alstom en obtenant 18 % des actions de l’entreprise et deux sièges sur le conseil d’administration.

Chez Bombardier, le président et chef de la direction André Bellemare mentionnait par communiqué : « Un nouveau chapitre prometteur s’ouvre aujourd’hui pour Bombardier. Dorénavant, nous concentrerons tout notre capital, toute notre énergie et toutes nos ressources sur l’accélération de la croissance et l’expansion des marges de nos activités liées aux avions d’affaires, à l’avant-garde du marché, d’une valeur de 7,0 milliards $. »

Pour le président du Syndicat des employés de l’usine Bombardier Transport à La Pocatière, Claude Michaud, cette acquisition est vu positivement. « Avec la Caisse de dépôt qui devient majoritaire, c’est les Québécois qui vont gérer Alstom. En plus, on connaît Alstom, on travaille en consortium avec eux sur le contrat Azur. Pour nous, c’est que du positif », a-t-il déclaré.

Une inquiétude demeure toujours en lien avec le fonds de pension des employés, où certains médias ont rapporté que le taux de capitalisation des régimes de la multinationale était évalué à 83 %. Claude Michaud se demande donc si Bombardier respectera ses obligations à cet égard.

« À l’usine, nous allons continuer de nous concentrer sur la job à faire en déployant tout notre professionnalisme et notre savoir-faire, tout en respectant nos échéanciers », ajoute le président du Syndicat.

Élus

Alors que cette vente faisait toujours l’objet d’une rumeur, le maire de La Pocatière Sylvain Hudon disait quant à lui espérer qu’Alstom voit le potentiel du capital humain de l’usine qui se dédie à la fabrication de wagons de train dans sa ville depuis 1973.

La députée et ministre Marie-Eve Proulx parlait de son côté de la grappe industrielle développée autour de Bombardier dans la région comme d’un gage de succès pour l’avenir de l’usine.

« Pour moi, il est évident qu’avec tout l’écosystème développé autour de Bombardier, la recherche et l’innovation qui se font également dans le domaine, l’usine de La Pocatière est très bien positionnée. D’autant plus qu’il y a énormément d’opportunités qui vont se présenter pour la construction de trains dans le futur au Québec. Le gouvernement est catégorique de ce côté-là », a-t-elle déclaré.

Même son de cloche pour le député fédéral Bernard Généreux qui entrevoie positivement l’avenir de Bombardier Transport à La Pocatière.

 « Bombardier a une technologie unique au monde à son usine de La Pocatière, la soudure au laser, qui a été développée ici, par du monde d’ici, avec de l’argent d’ici. Pour n’importe quel acquéreur futur, c’est une technologie et une expertise qu’il ne voudra pas se débarrasser », a rappelé le député fédéral.

Déclaration Bombardier

Du côté de Bombardier Transport, nous saluons cette annonce.

« Nous saluons cette annonce. Nous voyons une grande complémentarité géographique et de produits, avec un potentiel de se traduire par une capacité accrue à répondre à la demande mondiale croissante du transport ferroviaire. Avec un engagement commun à l’égard de la prochaine génération de solutions ferroviaires vertes et numériques, une société issue du regroupement bénéficierait d’économies d’échelle entrainant de meilleures capacités d’investissement et d’innovation et d’un pipeline d’investissement simplifié. »

 La transaction est soumise à l’autorisation des autorités réglementaires compétentes, chacune ayant ses propres délais de procédure.