La pénurie de main-d’œuvre qui touche particulièrement fort le domaine de la restauration amène les propriétaires des Tim Hortons de Saint-Jean-Port-Joli, Montmagny et Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud à recruter leurs employés outre-mer. Deux provenant du Madagascar viennent récemment de gonfler les rangs du restaurant de Saint-Jean-Port-Joli.
Les copropriétaires de ces quatre restaurants, Éric Leclerc et Chantale Turcotte, ne s’en cachent pas. Il y a déjà un bon moment qu’ils vivent une pénurie de main-d’œuvre au sein de leurs entreprises. Une affiche « nous embauchons » est d’ailleurs bien visible en façade de leur restaurant de Saint-Jean-Port-Joli.
« Nous ne sommes pas les seuls à vivre ça, mais je dirais que c’est plus problématique à notre restaurant de Saint-Jean-Port-Joli que celui de La Pocatière, où on a accès à un bon bassin d’étudiants, ce qui nous donne une chance dans l’embauche », mentionne Chantale Turcotte.
Cette problématique de main-d’œuvre a d’ailleurs forcé les propriétaires à cesser les opérations de leurs restaurants durant la nuit ces dernières années. Cette fois-ci, il n’était pas question de diminuer les heures d’ouverture, assure Chantale Turcotte, d’autant plus que le restaurant de Saint-Jean-Port-Joli, par son emplacement stratégique, au carrefour de la route 204 et de l’autoroute 20, jouit d’un achalandage constant.
« On n’a pas eu le choix de se tourner vers l’étranger, car on n’était pas capable de combler notre besoin en main-d’œuvre localement. Comme on n’avait jamais fait ça auparavant, on a décidé d’embaucher une consultante qui nous a épaulés et qui nous a suggéré de se tourner vers le Madagascar », résume la copropriétaire.
Ce pays insulaire africain de l’océan Indien a pour avantage de proposer une abondante main-d’œuvre qualifiée, s’exprimant en français, ce que le couple de propriétaires recherchait. La centaine de candidatures qu’ils ont reçues pour ces deux postes en témoigne. C’est le cas de Zo Andrianoara et Miandry Rakotondrafara, les deux Malgaches qu’ils ont finalement embauchés, qui ont tous les deux étudié à l’école d’hôtellerie et de restauration de leur pays et qui étaient à la recherche d’une opportunité comme celle-là.
« Avoir accès à une vie plus confortable dans un pays développé, c’était un rêve. Au Madagascar, tu travailles beaucoup et tu gagnes peu », explique Zo Andrianoara.
« Voyager, c’est un rêve que j’ai depuis que je suis enfant. Quand j’étais à l’école d’hôtellerie et de restauration, j’étais surtout orienté vers le tourisme et j’avais le goût de venir au Québec voir si les gens étaient aussi chaleureux qu’on le racontait », avoue Miandry Rakotondrafara.
Intégration
Arrivés le 19 février dernier après 20 h de vol et un permis de travail valide pour 12 mois en poche, Zo et Miandry confient déjà adorer leur équipe de travail et la clientèle, qui ont été plus faciles à apprivoiser que le froid hivernal. « Avec des vêtements chauds, ça va », poursuit Zo.
Leur adaptation à la région a aussi été facilitée par le service d’accueil et d’intégration de la MRC de L’Islet, disent-ils, qui organisent à l’occasion certaines activités pour les travailleurs étrangers. Leur prochain rendez-vous est une virée à la cabane à sucre, qu’ils attendent avec impatience.
Installés à Saint-Aubert, dans une maison achetée par les propriétaires du Tim Hortons, les deux Malgaches doivent être bientôt rejoints par d’autres colocataires. Les travailleurs étrangers sont de plus en plus nombreux dans la région et leur hébergement demeure une des principales préoccupations pour les employeurs, conclut Chantale Marcotte.