Le Bas-Saint-Laurent fermé : quotidien bouleversé à La Pocatière et les environs

Le Bas-Saint-Laurent est maintenant isolé du reste du Québec. Photo : Maxime Paradis.

La fermeture du Bas-Saint-Laurent décrétée samedi par le gouvernement du Québec, afin de protéger la région qui demeure encore peu touchée par la pandémie de COVID-19, vient de bouleverser le quotidien de plusieurs résidents et entreprises de La Pocatière et sa couronne, à cheval sur deux régions administratives.

Michel Cartier, par exemple, travaille à l’entrepôt Métro de Saint-Jean-Port-Joli, en Chaudière-Appalaches. Il habite à 15 minutes de son lieu de travail à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, au Bas-Saint-Laurent. Dès que le barrage routier s’est dressé à l’intersection de la route 132 et de la route Jeffrey, à 16 h, il est allé s’adresser au policier de la Sûreté du Québec qui montait la garde à savoir s’il allait pouvoir se rendre au travail comme prévu lundi matin.

« Vous êtes un service essentiel. Il ne devrait pas y avoir de problèmes. Au besoin, gardez avec vous une preuve d’employabilité comme un talon de paye, question d’être en mesure de prouver votre lieu d’emploi », s’est-il fait répondre par l’agent en place.

À Saint-Roch-des-Aulnaies, le copropriétaire de Du Pain… C’est tout! Charles Létang, boulangerie située sur le site de la Seigneurie des Aulnaies, a mentionné comprendre cette nouvelle directive et être prêt à « jongler avec ». Il ne croit pas que cela l’empêchera de livrer auprès de ses clients commerciaux au Kamouraska, mais il avoue que ce barrage routier aura assurément un impact sur son achalandage, puisqu’une bonne partie de sa clientèle provient de La Pocatière.

« Si vous m’aviez donné le choix, je vous avoue que j’aurais préféré que le barrage soit entre Saint-Roch-des-Aulnaies et Saint-Jean-Port-Joli. Géographiquement, nous sommes beaucoup plus près de La Pocatière. Je ne peux pas encore vous dire combien de gens de La Pocatière ne viendront plus acheter leur pain à cause de ça, mais c’est sûr que je vais le ressentir. Éventuellement, je n’aurai peut-être pas le choix de diminuer mes heures d’ouverture », ajoute-t-il.

Même son de cloche au Marché des Aulnaies, propriété de Marco Pelletier de… Saint-Pacôme, au Bas-Saint-Laurent. S’il sait qu’il n’aura aucun problème à se rendre travailler tous les matins, parce qu’il est considéré comme un service essentiel, il s’inquiète de l’impact économique de ce barrage routier entre les deux régions.

Plusieurs de ses clients viennent de La Pocatière, selon lui. D’une part, pour l’essence, réputée pour être souvent moins chère qu’au Bas-Saint-Laurent, mais également pour le vaste inventaire de bières de microbrasseries dont il dispose.

« Peut-être que les gens de Saint-Roch-des-Aulnaies vont faire davantage leur épicerie chez nous parce qu’ils ne pourront plus aller dans les gros supermarchés de La Pocatière. Si c’est le cas, ça va peut-être pouvoir compenser, mais c’est sûr que ce n’est pas une situation idéale. Je ne sais pas encore combien de temps tout ça va durer, mais ce n’est pas facile à vivre », conclut-il.