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Vivre le confinement avec le trouble du spectre de l’autisme

Brigitte Roy et ses résidents lors d’une marche. Photo : Courtoisie.

Être isolé et bousculé dans sa routine affecte beaucoup de gens ces semaines-ci. Mais imaginez lorsque la constance est la base de votre équilibre, comme c’est le cas pour les gens atteints de troubles du spectre de l’autisme.

C’est ce que vivent au quotidien trois résidents de la ressource de type familiale de Brigitte Roy à Saint-Pascal. Les trois hommes de 43, 35 et 27 ans qui font partie de la famille pour certains depuis 25 ans – année d’ouverture de la ressource –, réagissent évidemment aux changements que la pandémie impose actuellement.

« La routine et la constance sont la clef du succès chez les personnes qui ont le trouble du spectre de l’autisme. Alors imaginez, tout est chamboulé pour eux », raconte Brigitte Roy.

À titre d’exemple, il est difficile d’expliquer à l’un des résidents, habitué d’aller se faire couper les cheveux aux deux semaines à la même heure et au même endroit, qu’il ne peut plus le faire pour le moment. Même chose pour les visites dans leurs familles respectives, qui se font de façon régulière une fin de semaine sur deux et lors des fêtes et des vacances.

« La sortie dans le milieu familial pour eux, c’est sacré. C’est difficile de faire comprendre que ce n’est pas possible pour un temps », dit Brigitte Roy.

Pour celui des trois qui comprend le mieux la situation, elle lui a expliqué par images les consignes qu’il doit suivre. Malgré tout, pour quelqu’un habitué de donner la main aux gens, c’est difficile de l’en empêcher lorsqu’ils prennent une marche à l’extérieur et qu’ils croisent d’autres marcheurs, par exemple. Qui plus est, il est difficile de leur expliquer qu’ils n’iront pas au centre de jour ou à l’épicerie.

« Ça crée de l’anxiété et des frustrations. Il y a des journées plus difficiles, alors il a fallu mettre en place une nouvelle routine sécurisante, basée sur ce que l’on peut faire », raconte Mme Roy. Celle-ci a ajouté beaucoup d’activités sensorielles et des massages pour rendre le quotidien plus calme.

Malgré tous les changements et difficultés que le confinement engendre, Brigitte Roy s’estime chanceuse et gère bien la situation. « On a une famille unie – Mme Roy est la conjointe de Francis Ouellet, enseignant au Cégep de La Pocatière et mère d’Alexandra, Benjamin et Samuel Ouellet –, on n’a pas d’insécurité financière et on est en santé. Il faut relativiser le tout », conclut-elle.