Comme ailleurs au Québec, des résidents de Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent ont répondu à l’appel du premier ministre François Legault d’aller travailler dans les champs pour supporter les producteurs agricoles, dans le but que le Québec soit plus autonome.
Une soixantaine de personnes ont signifié leur désir de travailler à la ferme dans la région du Bas-Saint-Laurent. Plus de 150 personnes ont envoyé leurs CVs dans Chaudière-Appalaches.
«C’est très varié. Il y a un peu de tout. Il y a majoritairement plus des gens qui sont manuels, par exemple des soudeurs, des personnes qui ont perdu leurs emplois», souligne James Allen, président de l’UPA Chaudière-Appalaches.
Dans Chaudière-Appalaches, ils seront surtout envoyés chez les maraîchers, pour remplacer les travailleurs étrangers. Sur 16 000 travailleurs étrangers qui viennent au Québec bon an mal an, on s’attend à ce que seulement la moitié se présente.
«Ils agiront comme ouvriers agricoles pour répondre aux demandes des producteurs tant maraîchers et autres productions produisant des aliments», a indiqué pour sa part la directrice régionale du l’UPA Bas-Saint-Laurent, Johanne Laplante.
À long terme, difficile de prévoir si cette nouvelle main-d’œuvre québécoise demeurera.
«Ça dépend comment l’économie va repartir. Si on retombe en plein emploi comme on était voilà six mois, je pense que ces personnes-là, à moins qu’il y en ait qui étaient très malheureuses où elles travaillaient, vont retourner travailler dans les usines. Mais s’il y a 20 ou 25 % de chômage, ben je pense que oui ces personnes-là vont être encore là l’été d’après», pense James Allen.
Prime de 100 $
Rappelons qu’un investissement de 45 M $ a été confirmé par le gouvernement pour attirer les travailleurs québécois dans les champs.
Les agriculteurs pourront ainsi bénéficier d’un coup de main essentiel pour la période de plantation et de récolte. Cet investissement va notamment financer quatre mesures qui visent à assurer un approvisionnement régulier des biens alimentaires à la population dans le contexte de la pandémie actuelle : une prime de 100 dollars aux travailleurs agricoles saisonniers pour une prestation de travail minimale de 25 heures par semaine, la création d’un nouveau programme pour le déplacement de la main-d’œuvre qui tient compte des règles de distanciation sociale en vigueur, la mise en place d’escouades sur le terrain qui interviendront au moment de l’intégration des nouveaux travailleurs (minimum de cinq employés à intégrer) pour appuyer les producteurs agricoles dans la formation des nouveaux travailleurs et un soutien financier accordé aux 12 centres d’emploi agricole, pour répondre aux besoins de jumelage des entreprises agricoles avec les nouveaux travailleurs.
Selon le gouvernement, à la suite de l’invitation lancée vendredi dernier aux Québécois par le ministre de l’Agriculture et par le ministre du Travail d’aller travailler dans les champs cet été, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a confirmé avoir reçu beaucoup d’appels de personnes qui se disent prêtes à donner un coup de main. François Legault y voit une occasion en or pour plusieurs personnes, d’abord pour nos jeunes, qui vivront une expérience unique, ensuite pour le Québec, qui doit devenir plus autonome en ce qui a trait à la production alimentaire.