Véritable héros canadien, Gilbert Boulanger a été mitrailleur pour l’Aviation royale canadienne durant la Deuxième Guerre mondiale. Originaire de Montmagny et décédé le 31 décembre 2013 à l’âge de 91 ans, il était l’oncle du député de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, Bernard Généreux.
Celui à qui a été décernée la Distinguished Flying Cross le 1er septembre 1944 a contribué à la libération de la France et de l’Europe, en prenant part successivement aux opérations du Jour J, à la bataille de Normandie et à un total de 37 missions de bombardement sur l’Italie, la France, la Belgique et l’Allemagne. « Il a été chanceux, parce qu’il n’a jamais été touché durant toutes ces missions », confie son neveu.
Gilbert Boulanger était du type à partager sa vision de ce que c’était de s’enrôler dans l’armée pour servir son pays, un élément que le député fédéral admire au plus haut point. À même titre que les infirmières, les médecins, les pompiers ou les policiers, par exemple, Bernard Généreux estime que ceux qui s’enrôlent dans l’armée le font pour défendre un idéal, comme un pays ou la paix.
« Mon oncle et moi, on avait beaucoup d’atomes crochus. D’une part, parce qu’on était tous les deux entrepreneurs (NDLR : Gilbert Boulanger a lancé une compagnie pour fabriquer des ailes d’avion pour de petits aéronefs à l’âge de 65 ans), mais aussi parce que je l’ai fortement encouragé à écrire un livre sur son expérience durant la Deuxième Guerre mondiale », ajoute-t-il.
Imprimé par l’entreprise de Bernard Généreux, Base 132, le livre, L’Alouette affolée – Un adolescent à la guerre (1939-1945), a été publié une première fois en 2006 avant de bénéficier d’une réédition en 2010. Il s’est écoulé à plus de 10 000 exemplaires.
Reconnaissance
De son vivant, Bernard Généreux raconte que son oncle a déploré à quelques reprises le manque de reconnaissance envers les soldats qui ont défendu le Canada et qui ont contribué à libérer la France durant la Deuxième Guerre mondiale. « Il disait souvent à la blague qu’il n’y avait même pas une cabane à sucre nommée en l’honneur d’un soldat canadien », s’exclame Bernard Généreux.
Ce manque de reconnaissance, Bernard Généreux avoue en avoir saisi toute l’ampleur, deux fois plutôt qu’une, lors de son passage en France, en 2010. Alors qu’il représentait le gouvernement canadien de l’époque à un événement commémorant la Deuxième Guerre mondiale, le hasard a aussi voulu qu’il assiste à une cérémonie à l’école élémentaire de Courseulles-sur-Mer, renommée en l’honneur de son oncle Gilbert Boulanger.
« C’est là que tu prends conscience qu’en Normandie, les vétérans canadiens, ils sont de véritables héros. Le devoir de mémoire, là-bas, il est plus grand que chez nous. Peut-être est-ce parce qu’on a eu la chance que la guerre ne se déroule pas ici, mais chez nous, on n’en parle pas beaucoup, sauf lors des anniversaires, comme le Jour du Souvenir. Je crois qu’il faudrait saisir les occasions d’en parler davantage et de cesser d’en faire un tabou », conclut-il.