Il est encore trop tôt pour parler de tendance, de l’avis des courtiers immobiliers consultés, mais il semblerait que l’intérêt des gens des grands centres urbains du Québec, principalement la grande région de Montréal, soit plus marqué pour des résidences de la région, et cela, depuis maintenant quelques semaines.
Selon Pascal Alain, courtier immobilier Royal LePage Kamouraska-L’Islet, en temps normal, l’intérêt des gens de la « ville » pour les résidences de notre région est toujours plus grand à ce moment-ci qu’à n’importe quel autre moment de l’année. Toutefois, il avoue que c’est la première fois en 16 ans de métier qu’il observe une demande peut-être plus marquée à ce chapitre.
« Ça ne s’est pas nécessairement conclu en acte de vente, mais les demandes d’informations provenant du 514 (indicatif régional de l’île de Montréal) et du 450 (indicatif régional de la couronne de Montréal) sont plus importantes qu’à l’habitude. Reste à voir avec le déconfinement si les gens vont se déplacer faire des visites », indique-t-il.
Courtier immobilier depuis deux ans pour Re/Max Elegance, Sébastien Demers fait le même constat jusqu’à maintenant, même s’il avoue que son échantillonnage n’est pas énorme. Des collègues lui auraient toutefois fait part de la même observation.
« On s’informe pour des terrains, des chalets, des maisons de campagne, des résidences unifamiliales. Je crois que c’est le temps qui nous dira si on peut parler d’une tendance ou si c’est simplement un réveil printanier plus important qu’à l’habitude, à cause de la COVID », précise-t-il.
Difficile également de dire de quel groupe d’âge il s’agit, confie Sébastien Demers, contrairement à Pascal Alain qui lui stipule que l’intérêt de la clientèle qui s’est manifestée auprès de lui avait majoritairement en bas de 40 ans.
Place aux jeunes
Même s’il est trop tôt pour parler de la genèse d’un phénomène d’exode urbain, l’agent de migration de Place aux jeunes en région chez Projektion 16-35, Louis Lahaye Roy, avoue se préparer à un désir plus fort des gens de la ville pour la vie en campagne. Le contexte de la COVID-19 compliquera malheureusement la tenue des séjours exploratoires. Ces week-ends rassemblant une dizaine de jeunes âgés de 18 à 35 ans désireux de s’établir en milieu rural ont tous été annulés pour cette année, en raison du coronavirus.
« Dans la forme, on change les choses pour être moins présents avec les candidats et leur permettre quand même de venir découvrir le coin et d’établir des contacts en emploi », a-t-il mentionné.
Même chose chez sa vis-à-vis dans L’Islet, Marjorie Milliard, qui mentionne que l’accompagnement à distance est privilégié pour le moment auprès de ceux qui aspirent à migrer dans la région. La COVID-19 a-t-elle néanmoins augmenté le nombre de demandes d’informations pour la région auprès des gens de la ville ?
« On a eu quelques demandes, c’est sûr, mais difficile de faire un lien avec la pandémie. Il est trop tôt pour le moment. Mais c’est sûr que la qualité de vie et le prix des maisons qui est plus accessible dans la région sont souvent deux facteurs de séduction auprès des gens qui passent par le service Place aux jeunes », poursuit-elle.
Portail web
Du côté de Promotion Kamouraska, responsable de la démarche de marketing territorial de la MRC, la directrice générale Pascale Dumont-Bédard souligne ne pas avoir observé plus de visites sur son portail web lekamouraska.com depuis le début de la crise de la COVID-19. « Ça se maintient », a-t-elle déclaré. Lancé en 2017, ce portail web regroupe un ensemble d’informations pertinentes sur la région pour quiconque voudrait y vivre, y travailler, y entreprendre, y étudier ou simplement la visiter.
Un portail pratiquement similaire, regionlislet.com, existe également pour la MRC voisine. La conseillère aux communications et au marketing territorial Josée-Ann Dumais soulignait que les statistiques de fréquentation de leur site web ne témoignaient pas, pour le moment, d’un achalandage plus important. La MRC compte toutefois lancer cet été une campagne pour mettre en valeur la Région L’Islet et miser sur l’intérêt grandissant pour les gens envers les régions, confirmait-elle.