L’organisme de bassins versants de Kamouraska, L’Islet et Rivière-du-Loup (OBAKIR) sollicite l’aide financière de Saint-Onésime-d’Ixworth, Sainte-Anne-de-la-Pocatière et La Pocatière. Cet argent doit servir à poursuivre la collecte de données sur les organismes macroinvertébrés benthiques de la rivière Saint-Jean, les plus utilisés pour évaluer l’état de santé global des écosystèmes aquatiques.
OBAKIR réalise des échantillons des organismes peuplant la rivière Saint-Jean depuis 2008, afin de les analyser en laboratoire. Ce travail est souvent réalisé en collaboration avec les étudiants de Techniques de bioécologie au Cégep de La Pocatière.
Les échantillons récoltés ces trois dernières années se sont inscrits dans le cadre du projet « Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir » afin de documenter l’impact des changements climatiques sur les milieux riverains. Le tout était chapeauté par le Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E).
« Les macroinvertébrés benthiques sont des organismes comme des vers, des mollusques, des crustacés, ou des larves d’insectes qui habitent le fond des cours d’eau et des lacs et qui sont visibles à l’œil nu. Si l’on observe une diminution chez certains d’entre eux, ou même une disparition au profit d’espèces plus tolérantes à la pollution, c’est un très bon indicateur de la détérioration de l’état de santé d’un cours d’eau », résume Véronique Dumouchel, directrice générale d’OBAKIR.
Les données récoltées par OBAKIR permettent aujourd’hui à l’organisme de dire que la Saint-Jean obtient la note de passage, 55 ou 60 % pour reprendre l’évaluation de Véronique Dumouchel. Ce résultat, précise-t-elle, est fort différent à la tête de la rivière, au Lac Litalien, un milieu forestier sans perturbation doté d’une belle biodiversité, où la qualité de l’eau est excellente.
« Notre station d’échantillonnage se situait près du moulin Gendron sur la route 230. Le résultat est quand même surprenant quand on prend en considération que la rivière a successivement traversée, en amont, un milieu agricole et urbain », rappelle la directrice générale.
Financement
OBAKIR désire désormais poursuivre sa collecte de données pour trois autres années. L’organisme a donc sollicité l’aide financière des trois municipalités situées sur le parcours de la rivière Saint-Jean, qui ont toutes confirmé leur participation à la poursuite du projet.
En ayant davantage de données de la sorte à plusieurs autres endroits sur la rivière, OBAKIR estime qu’il sera plus facile de pondre un plan d’intervention cohérent sur toute la longueur du bassin versant de la Saint-Jean. Ce type d’informations est souvent la clé afin d’impliquer encore davantage les municipalités dans des projets concrets visant l’amélioration de la qualité de l’eau, de conclure Véronique Dumouchel.