L’entreprise en économie sociale Ruralys se dirige visiblement vers une fermeture définitive. Toutes ses activités régulières sont suspendues depuis maintenant deux mois.
La directrice générale de l’organisme, Dominique Lalande, est la première à avoir mentionné au Placoteux que l’organisme se dirigeait vers une fermeture définitive, elle qui a vu son lien d’emploi prendre fin le 20 mars dernier. « La COVID-19 n’aidant pas… Il s’agit pour l’instant d’une fermeture temporaire, mais le CA s’aligne vers une fermeture définitive. À suivre », nous écrivait-elle, le 1er avril.
Contacté le jour même, le président de l’organisme, Michael Schmouth, était plus conservateur, parlant d’une suspension des activités et d’un arrêt d’emploi temporaire en ce qui concerne la directrice générale Dominique Lalande.
« Dans le type de travail qu’on fait, on ne peut pas faire de chantiers quelconques, chercher des contrats, ou même répondre à des appels d’offres, notamment en matière d’archéologie (à cause de la COVID-19) », avait-il déclaré. Le président mentionnait, à ce moment, « souhaiter » que cette période sans revenu ni dépense puisse stabiliser les finances de l’organisme. Celui-ci traversait une période trouble depuis plus de deux ans sur le plan financier.
Près de deux mois plus tard, la réalité semble toutefois avoir rattrapé Ruralys. Joint le 21 mai, Michael Schmouth indiquait que les administrateurs allaient se réunir prochainement afin de statuer sur l’avenir de Ruralys. « Nous allons probablement recommander la fermeture définitive, mais ce n’est pas encore confirmé et le tout n’a toujours pas été soumis à nos membres », a-t-il précisé.
Expertise reconnue
Fondée en 2002, l’entreprise d’économie sociale Ruralys était reconnue pour son expertise dans le développement, l’accompagnement, la protection, la conservation et la mise en valeur des ressources patrimoniales des communautés québécoises. Son offre de service proposait un volet archéologie, patrimoine bâti, paysages et histoire et patrimoine immatériel.
Au fil des ans, l’entreprise s’est distinguée à plusieurs reprises en étant lauréate du Prix patrimoine Bas-Saint-Laurent, mention spéciale Prix paysages décerné par le Conseil de la Culture du Bas-Saint-Laurent en 2016, du Prix patrimoine Kamouraska, Diffusion et interprétation décerné par la MRC de Kamouraska également en 2016, ainsi que du Prix mérite Ovation municipale en environnement et développement durable décerné par l’Union des municipalités du Québec en 2012, pour n’en nommer que quelques-uns.
L’organisme a aussi accompagné Rivière-Ouelle ces dernières années afin qu’elle puisse obtenir la première désignation de paysage culturel et patrimonial par le gouvernement du Québec. Rappelons que la Municipalité est toujours dans l’attente du décret gouvernemental dans ce dossier.
Cette conclusion a toutefois été contestée plus d’un an plus tard par une équipe d’experts de l’Université Laval. Plongés au cœur de cette controverse, Dominique Lalande et l’équipe d’archéologues qu’elle dirigeait ont toujours maintenu qu’il s’agissait bel et bien de la palissade en question, se référant aux nombreux indices récoltés sur le site et une datation réalisée au Carbone 14 dans un laboratoire de Miami qui leur avait permis d’en venir à cette hypothèse.