Au terme de sa deuxième année d’activités, le Fonds d’investissements Côte-du-Sud (FICS) s’impose de plus en plus comme le nouvel allié du milieu manufacturier régional. À défaut d’investissements en capital au sein d’entreprise manufacturière en démarrage ou en expansion de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, le Fonds a poursuivi ses représentations politiques afin d’aider au renforcement de ce secteur industriel important de la région.
85 % des détenteurs d’actions émises ont participé à la deuxième assemblée générale annuelle du FICS qui s’est tenue en mode virtuel le 11 mai dernier. La rencontre était initialement prévue le 24 avril au siège social de Premier Tech à Rivière-du-Loup.
Aucune nouvelle entreprise manufacturière en démarrage ou en expansion de la région n’a bénéficié de l’appui financier du FICS dans la dernière année, de confirmer le vice-président Yves Lebel. Quatre projets étaient l’étude, poursuit-il, mais ceux-ci ne satisfaisaient finalement pas les critères de participation établis par le Fonds.
« Nous continuons d’accompagner les deux premières entreprises dans lesquelles le Fonds a investi, soit la microbrasserie Ras L’Bock et l’entreprise Entomo DSP de Saint-Pascal, spécialisée dans la production de poudre d’insecte comestible », rappelle le vice-président.
Le contexte pandémique actuel a d’ailleurs apporté un travail supplémentaire aux investisseurs qui s’impliquent bénévolement à titre de mentors-observateurs auprès des dirigeants de ces deux entreprises. Cet élément, de l’avis d’Yves Lebel, est ce qui distingue le FICS de la plupart des autres entreprises en capital de risque. Il demeure toutefois méconnu, convient-il.
« Le réflexe des entreprises manufacturières à la recherche de partenaires financiers est encore de se tourner vers nous en dernier recours, alors qu’on pourrait les aider dans tout leur processus de recherche de financement si elle nous approchait dès le début. Un fonds comme le nôtre qui s’implique dans un dossier quelconque, c’est souvent très rassurant pour les prêteurs », ajoute Yves Lebel, qui désire mieux communiquer cet aspect du FICS au courant de la prochaine année.
Représentations politiques
Le Fonds d’investissements Côte-du-Sud a également poursuivi ses représentations politiques au courant de la dernière année, notamment auprès de la députée de Côte-du-Sud et ministre déléguée au Développement économique régional Marie-Eve Proulx et du ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon. Une rencontre entre des représentants du FICS et les deux ministres a eu lieu le 2 décembre dernier, de préciser Yves Lebel. Celle-ci faisait suite au mémoire déposé l’an dernier à la députée et ministre dans lequel le FICS faisait valoir les attraits socioéconomiques de la Côte-du-Sud afin que la région soit considérée comme « zone d’innovation » par le gouvernement Legault dans le déploiement de son « Projet Saint-Laurent ».
Selon le vice-président du FICS, un projet rassembleur comme le développement d’un « train du futur » autour de l’usine Bombardier et de la grappe industrielle y étant rattachée serait très mobilisateur et stimulant pour le milieu manufacturier de la région. Les demandes du FICS auprès du gouvernement étaient principalement orientées en ce sens, d’indiquer Yves Lebel, afin que celui-ci initie un programme de recherche et de développement impliquant plusieurs entreprises industrielles québécoises du domaine ferroviaire.
« Notre souhait est que l’expertise de l’usine Bombardier La Pocatière et de toute la grappe industrielle qui y est rattachée ne tombe pas. Ce n’est pas notre rôle d’établir un plan, mais c’est notre rôle d’indiquer au gouvernement d’avoir une vision et une orientation en ce sens », explique-t-il.
« Connais-tu ton voisin ? »
Une résolution adoptée lors de l’assemblée générale du 11 mai doit également conduire à d’autres représentations politiques, de souligner Yves Lebel. Celle-ci a pour but d’évaluer les retombées économiques d’une plateforme numérique du type « Connais-tu ton voisin ? ». Une plateforme de ce type pourrait permettre de développer des alliances entre différents fournisseurs manufacturiers de la Côte-du-Sud, mentionne-t-il.
Ainsi, une entreprise de Rivière-du-Loup qui aurait pour réflexe de revoir peut-être entièrement sa chaîne de montage afin d’y intégrer un nouvel élément de production pourrait développer un partenariat plus aisément avec une entreprise de Montmagny, par exemple, qui interviendrait à titre de sous-traitant.
« Ça permettrait, à notre avis, de développer de meilleures synergies entre les quatre MRC et de solidifier notre base manufacturière en Côte-du-Sud. Aucune demande officielle n’a encore été faite dans ce dossier, mais on a l’intention d’y travailler dans la prochaine année », conclut Yves Lebel.