Incendie à Rivière-Ouelle : les animaux souffrent aussi de la fumée

L'incendie reprend de l'ampleur aujourd'hui en ce 20 juin. Photo : Maxime Paradis.

Comme les humains, les animaux de ferme souffrent de la fumée qui se dégage du feu de tourbe à Rivière-Ouelle. Par contre, contrairement à nous, quitter les lieux ou fermer les portes et fenêtres ne sont pas des solutions très simples.

Les bêtes sont affectées par la fumée, comme on peut le constater parfois lors d’incendies de ferme. Les animaux décèdent après le feu dans les journées qui suivent, des suites d’une exposition à la fumée.

« Dans la fumée, il y a des particules qui sont plus moins visibles à l’œil, mais cela fait beaucoup d’inflammation dans les poumons. Cette inflammation amène parfois une perte d’intégralité de la membrane pulmonaire et il y a des conséquences d’emphysème », résume le vétérinaire Justin Rousselle de Service vétérinaire des Vallées au Fleuve.

Le bétail est résistant, ajoutait pour sa part le vétérinaire Martin Roy, de Service vétérinaire du KRT. Le risque, actuellement, est qu’après une longue exposition intense, la bête développe une pneumonie, mais la situation semble sous contrôle, indiquait-il. « Comme les humains, il y a des vaches qui ont déjà un problème pulmonaire chronique. C’est elles qui seront le plus affectées. Une vache en parfaite santé, ça ne devrait pas être un problème », a dit Martin Roy.

Dans les étables de vaches laitières, la ventilation fait en sorte que la fumée peut facilement s’accumuler à l’intérieur. « Des clients m’ont contacté pour savoir s’ils devaient fermer leur ventilation, mais on ventile ces bâtiments-là pour ne pas accumuler l’ammoniac qui vient des déjections animales. Aussi par temps chaud, on n’a pas le choix d’avoir une ventilation aussi qui refroidit les animaux », indiquait Justin Rousselle. « On est un peu pris avec cela », ajoute-t-il.

Les déplacer?

L’autre solution, qui a été plusieurs fois proposée, était d’accueillir des animaux dans des bâtiments de ferme d’agriculteurs d’autres municipalités.

« Du côté animal, ça fait des années qu’on fait de la biosécurité (NDLR : Gérer les troupeaux pour éviter la propagation des maladies). Si on déménage 200 animaux dans 50 étables différentes, c’est très risqué pour la santé des animaux, autant pour ceux déménagés et ceux qui les accueillent », précise Justin Rousselle.

Envoyer les bêtes au champ au grand air, pour éviter qu’elles demeurent à l’intérieur a aussi des limites.

« La réalité c’est qu’une vache est en traite de deux à quatre fois par jour. On a beau les envoyer dans un champ, il faut quand même penser à ce qui se passe 12 heures plus tard. C’est une logistique qui n’est vraiment pas évidente », dit le vétérinaire.