Dans une lettre adressée au maire de La Pocatière Sylvain Hudon, la Société d’histoire et de généalogie de la Côte-du-Sud propose son expertise à la Ville dans l’épineux dossier de la destruction potentielle de l’ancienne meunerie et bergerie de la Ferme-école Lapokita. L’organisation ne croit pas que le MAPAQ et la SQI, respectivement propriétaire et gestionnaire de ces actifs, n’ont de réels intérêts pour le maintien des bâtiments.
Rappelons toutefois que le MAPAQ et la SQI ont demandé une suspension du permis de démolition le printemps dernier auprès de la Ville de La Pocatière, après avoir sollicité l’aide du ministère de la Culture et des Communications (MCC) afin de réaliser une étude patrimoniale des deux bâtiments datant de 1915 (bergerie) et de 1935 (meunerie). La porte-parole du MCC Isabelle Boily avait par contre spécifié au Placoteux que cette demande de suspension n’était pas une « annulation ».
La démolition demeure donc toujours une option. Ce pour quoi la Société d’histoire et de généalogie de la Côte-du-Sud a jugé pertinent d’intervenir dans le débat, bien qu’un peu tard, reconnaît le vice-président René Gagnon.
« Les considérations comptables sont ce qui ont initialement motivé le MAPAQ et la SQI à faire une demande de permis de démolition pour ces deux bâtiments. Nous, on croit qu’il faut avoir une vision plus globale qui prend en considération les retombées historiques, touristiques et économiques », a-t-il ajouté, précisant appuyer la proposition lancée par le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) de convertir ces deux bâtiments en pavillon du Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation (MQAA).
Selon lui, la Ville de La Pocatière et le Musée gagneraient à ce que ce dernier soit plus visible et accessible en ayant pignon sur rue sur la route 230. « Comme le GIRAM, on aimerait qu’un comité de réflexion soit créé pour que tous les acteurs concernés dans ce dossier puissent réfléchir à cette proposition, entre autres. Ça demande de la coordination, c’est sûr, mais on est prêt à mettre notre expertise au profit de la Ville dans ce dossier, car ce n’est pas notre rôle d’être les instigateurs d’une telle démarche », poursuit-il.
Le maire de La Pocatière a cependant écarté la possibilité que sa ville soit l’initiatrice d’un tel comité.
« Les gens qui veulent que ça soit conservé, qu’ils se regroupent et s’entendent pour un usage », a-t-il déclaré.
Sylvain Hudon assure néanmoins que la Ville de La Pocatière contactera tous ceux qui se sont montrés intéressés par la sauvegarde de ces bâtiments, avant de statuer de nouveau sur une éventuelle démolition, si cela demeurait le souhait du MAPAQ et de la SQI.
Il croit également que les deux organisations sont de bonne foi, ayant sollicité l’expertise du MCC dans le dossier. S’ils désirent maintenir la démolition, ils auront assurément de bons arguments à présenter au comité d’analyse de la Ville, présume-t-il.