Une saison touristique moins pire qu’appréhendée et historique pour certains

Maison du Kamouraska le 12 août dernier.

Les intervenants touristiques n’arrivaient pas à cibler leurs attentes en juin dernier, alors que leur industrie se déconfinait progressivement. Finalement, la région connaîtra une bonne saison touristique, selon le bilan de mi-saison.

On craignait que les Montréalais ne se sentent pas bienvenus, que les Québécois restent dans leurs cours et que l’absence des touristes de l’extérieur fasse très mal. Si pour plusieurs ce ne sera pas historique au niveau des chiffres, force est de constater que le désastre n’a pas eu lieu au Kamouraska jusqu’à présent.

« Les gens sont présents et arrivent plus préparés avec des activités planifiées », a remarqué Yvonne Tremblay, agente en Tourisme et en communications chez Promotion Kamouraska. Si l’an passé, environ 2 % des demandes d’informations passaient par téléphone et courriel, cette statistique a augmenté à 10 % entre le 24 juin 2020 et aujourd’hui.

« Les gens n’avaient tellement pas d’attentes en se disant que ça allait être catastrophique que finalement, eh bien non, on aura une saison qui a de l’allure, les gens sont là et enchantés de redécouvrir la région. Ils restent plus longtemps », a dit Yvonne Tremblay.

La majorité des gens de passage à la Maison du Kamouraska à La Pocatière proviennent, dans l’ordre, de Québec, la Montérégie, Montréal et Chaudière-Appalaches. 1 % vient de l’Ontario, comparativement à 7 % l’an dernier. Bref, la Maison du Kamouraska est occupée dans la forte saison.

« Pour les gîtes et les chalets, ça va bien. Certains me disent qu’ils ne s’attendaient à rien et c’est beaucoup mieux qu’ils pensaient. De façon générale, dans les attraits, pour certains c’est plus achalandé, équivalent ou moins pour d’autres », soulignait Yvonne Tremblay.

Attentes limitées

La Maison Chapais avait des attentes très limitées en raison de la pandémie de COVID-19 et a réduit ses journées d’ouverture à quatre jours, plutôt que sept. Finalement, les entrées sont au-delà des attentes fixées, mais évidemment moins bonnes que l’an dernier.

« Les gens collaborent bien au port du masque. Ce qui est plus dur pour nous, c’est que les jours où nous ne sommes pas ouverts, les gens ont vécu beaucoup de frustrations. Beaucoup ne prévoit pas et arrive sur un coup de tête et quand ils se rivent à une porte barrée, ils sont très insultés », d’ajouter M. Théberge.

À la Seigneurie des Aulnaies, on note une diminution en raison entre autres de l’impossibilité de faire des visites de groupes du même nombre de personnes que par les années passées. « Ceux qui viennent sont ravis, on a dû réinventer les visites guidées, on a plus de visites, aux 30 minutes, avec des groupes beaucoup plus petits », a dit le directeur André Anglehart. Toutefois, « à partir des appréhensions qu’on avait à la mi-juin, on a plus de monde qu’on avait anticipé », a-t-il ajouté.

Le Musée maritime du Québec s’en sort pas mal aussi. Selon la directrice Marie-Claude Gamache, l’apport des mesures mises en place fait son effet. « Je veux saluer les efforts des deux paliers de gouvernements : la promotion au Québec et le soutien financier. Tourisme Chaudière-Appalaches a soutenu des initiatives, le ministère du Tourisme aussi. Les efforts consentis pour soutenir la vitalité touristique des Québécois, ç’a grandement joué », a dit Mme Gamache.

Kamouraska

De son côté, Kamouraska tire définitivement son épingle du jeu. Au Centre d’art de Kamouraska, du 4 juillet au 10 août 2020, par rapport à la même période l’an dernier, on compte une augmentation de 51 % d’achalandage.

« Cette très forte augmentation est due, d’une part et parallèlement, à l’augmentation du nombre de touristes québécois sur le territoire cet été et, d’autre part, au fait que nous proposons au Centre d’art de Kamouraska l’entrée gratuite cette année. Il y a très peu de gens qui franchissent nos portes, mais qui décident de ne pas visiter les expositions. Je crois également que notre programmation établie à 100 % avec des artistes du Bas-Saint-Laurent favorise l’envie des gens de visiter les lieux, car ça s’inscrit dans le courant de plus en plus populaire de la “consommation locale” », soulignait Véronique Drouin.