C’était en juillet 2014. La Ville de Saint-Pascal avait convoqué la population au Centre Robert-Côté pour connaître son intérêt face à une proposition inattendue : convertir la rue Taché, du boulevard Hébert à l’avenue de la Gare, en sens unique en direction sud.
Cette proposition était certes inattendue, mais audacieuse. D’un autre côté, si la Ville de Saint-Pascal en était rendue au point de la soumettre, c’est qu’elle n’avait pas d’autres choix. Les travaux sur la rue Taché devaient débuter incessamment et voilà que les nouvelles règles du ministère des Transports ne permettaient plus de ramener le même nombre de stationnements que par le passé si la circulation demeurait dans les deux sens. Le sens unique était donc la seule avenue possible afin de maintenir une masse critique de stationnements sur cette portion de la rue Taché.
Il était donc minuit moins une quand Saint-Pascal a convoqué ses concitoyens. 300 ont répondu à l’appel, malgré l’été et les vacances, c’est peu dire ! Le maire Rénald Bernier s’était dit « vraiment fier » de cette mobilisation. Malheureusement pour lui et son équipe de conseillers de l’époque, le sens unique a été balayé du revers de la main par une majorité. On craignait pour la sécurité sur les rues avoisinantes où on appréhendait une augmentation de la circulation.
Le statu quo l’a finalement emporté, comme c’est trop souvent le cas. La circulation est demeurée à double sens, le nombre de stationnements a diminué, un facteur que plusieurs pointent régulièrement du doigt pour expliquer aujourd’hui les fermetures successives de Fillion Sports et de Chaussures Fillion. Mais il suffit de tendre l’oreille auprès de certains commerçants de Saint-Pascal qui ne se gêneront pas pour exprimer leur regret de ne pas avoir vu ce projet, qui ne réinventait pourtant rien sur le plan urbanistique, se réaliser. Ils savent bien que l’occasion d’un changement aussi majeur pour leur rue principale ne se représentera pas de sitôt…
4e Avenue
À La Pocatière, la réfection de la 4e Avenue aura lieu à moyen terme et la Ville s’y prépare. Elle avait déjà sondé les citoyens sur ce sujet l’an dernier lors d’une consultation à saveur urbanistique tenue au Centre Bombardier le 30 avril, consultation dont on attend toujours les suites. Elle l’a fait également dans les derniers mois auprès de certains commerçants du milieu. Cette semaine, une résolution devant permettre de retenir les services professionnels d’un urbaniste dans le réaménagement de la rue a été adoptée par le conseil municipal, en vue d’une consultation beaucoup plus large nous dit-on.
Jusqu’à maintenant, on ne peut pas reprocher à la Ville de La Pocatière de ne pas mettre la table. À ce chapitre, elle semble avoir appris de la déconvenue précipitée vécue à Saint-Pascal en 2014. Espérons seulement qu’elle a aussi tiré des leçons d’une importante conséquence de cette occasion manquée chez sa voisine kamouraskoise, celle d’un dynamisme nouveau qu’un sens unique aurait pu insuffler à cette portion la plus densément commercialisée de la rue Taché.
Ce dynamisme nouveau, dont la 4e Avenue a cruellement besoin également, ne passe malheureusement pas par le statu quo ou par des idées urbanistiques du 20e siècle recyclées à la sauce d’aujourd’hui. Et c’est sur ce point précis que les élus pocatois et l’administration municipale devront faire preuve de vision et possiblement même d’entêtement auprès des résistants, dont les voix résonneront suffisamment fort au point de donner l’impression qu’ils parlent au nom de la majorité, alors qu’un simple référendum démontrerait sûrement le contraire.
La réfection de la 4e Avenue sera le chantier le plus important que la Ville de La Pocatière réalisera dans les prochaines années. La facture sera salée, mais nécessaire, cette rue étant une des meilleures cartes de visite de la ville, ne serait-ce parce qu’elle est le théâtre de son événement phare de l’Halloween qui attire des milliers de personnes annuellement. Il serait dommage, pour les citoyens et les commerçants, qu’on manque le bateau d’offrir à cette artère une cure de jouvence à la hauteur de son potentiel par manque de leadership politique ou quelques voix discordantes qui font de s’opposer une profession et à qui l’on accorde souvent beaucoup trop d’importance.