Déjà de la transmission secondaire liée aux partys privés

On compte maintenant plus de 20 cas de la COVID-19 liés à des rassemblements privés chez des jeunes du Kamouraska. En point de presse jeudi, la Direction de la santé publique du Bas-Saint-Laurent a haussé le ton.  

Ce bilan — qui fait passer le total au Bas-Saint-Laurent à 100 cas — est inquiétant dans la mesure où la transmission secondaire est déjà entamée. Des gens qui n’ont pas assisté aux fêtes sont atteints de la maladie.

« On est en présence de transmission secondaire déjà, et ça nous inquiète. Les jeunes qui ont fêté entre eux ont visité de nombreux commerces depuis, travaillent dans d’autres ou sur des fermes. Ils ont aussi profité de la fin de semaine de la fête du Travail pour aller dans leurs familles », a dit le directeur de la Santé publique, le Dr Sylvain Leduc.

Rappelons qu’il y a eu des fêtes privées, dont une à La Pocatière qui a accueilli possiblement jusqu’à 100 personnes le 30 août dernier. Ensuite, d’autres fêtes se sont succédé et la transmission de la COVID-19 s’est accélérée.

« Nous sommes en enquête épidémiologique intense depuis hier. En général, on a une bonne collaboration, des fois il faut forcer un peu. D’heure en heure, on en apprend », a déclaré le directeur. La tâche est difficile, car les hôtes des fêtes n’ont pas noté le nom des personnes sur place.

Aussi, « des gens ont eu l’excellente idée d’aller faire une tournée dans les bars après ces partys », a-t-on ajouté. Pour l’instant, aucun bar n’est ciblé, mais les gens qui ont fréquenté des bars du Kamouraska ou de Rivière-du-Loup sont invités à se faire tester.

La collaboration des jeunes n’est pas entière. « Il faut les appeler et les convaincre de s’isoler. Dans la majorité des cas, les gens comprennent qu’ils sont dangereux pour les autres. Dans d’autres cas, il faut être pas mal plus persuasif. Si jamais on a besoin de faire équipe avec la Sûreté du Québec, on n’hésitera pas », a dit le Dr Leduc, dont le ton a monté.

« Les jeunes ne sont pas trop malades à priori, mais ils ont certains symptômes. On demande la collaboration des jeunes, c’est sérieux », s’est-il exclamé.

Il ajoute que toutes les ressources de la Santé publique sont actives pour limiter les dégâts depuis le 9 septembre en soirée.

« Malheureusement, le party du 30 août et la fin de semaine de trois jours qui a suivi ne nous donnent pas beaucoup de chances », a poursuivi le Dr Leduc.

Région en jaune ?

Le Directeur de la Santé publique n’exclut pas la décision de faire passer la région au palier jaune pour une préalerte. Une des conditions est que le nombre de cas par semaine dépasse les 30 dans le Bas-Saint-Laurent, ce qui sera sans doute atteint.

« On se prépare à passer à un autre palier ». Des discussions sont en cours à savoir si le code de couleur pourrait changer seulement pour des sous-régions, comme Kamouraska et Rivière-du-Loup, au lieu de tout le Bas-Saint-Laurent.

« Comme direction de la santé publique, j’appelle à un rehaussement de la vigilance de tout le monde, surtout dans Kamouraska et Rivière-du-Loup. Les gens sont partis dans toutes les directions après ces partys-là. Tout le monde doit limiter les dégâts », a-t-il dit.

La capacité de dépistage suffit à la demande pour le moment, a-t-on indiqué. On évalue toutefois que la capacité pourrait être appelée à augmenter.