Lieu de culte à 50 ou 25 personnes : L’Évêque du Diocèse indigné

L’Évêque du Diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière Pierre Goudreault ne comprend pas pourquoi les lieux de culte ne peuvent maintenant accueillir que 50 personnes (25 en zone orange dans L’Islet), alors que les cinémas et salles de spectacle peuvent continuer d’en accueillir 250 en zones vertes et orange.

Cette décision fait que certaines communautés préfèrent fermer et ne pas faire de messe plutôt que de dire non à la 26e ou 51e personne qui voudrait entrer à l’église.

« Je tiens à rappeler qu’aucun foyer d’éclosion du coronavirus n’est survenu à partir d’une église catholique. Pourquoi y restreindre les rassemblements alors que les participants et participantes aux messes sont exemplaires dans leur manière de respecter et de mettre en pratique les mesures sanitaires ? Y a-t-il un plus grand danger de contagion dans les églises que dans les salles de cinéma et les salles de spectacle ? À mon avis, non ! C’est donc deux poids, deux mesures… », a d’abord écrit sur sa page Facebook l’Évêque du Diocèse.

En complément, lors d’une entrevue avec Le Placoteux, Mgr Goudreault en rajoutait. « Je ne demande pas une faveur, je pense que ce serait juste normal et équitable : que l’on soit classé dans des équivalences de rassemblement. Les salles de cinéma, les salles de spectacle ont encore la possibilité de réunir jusqu’à 250 personnes et dans une église, ce n’est pas l’espace qui manque. Quand on restreint à 50 ou 25, ça crée des problèmes à plusieurs endroits », a-t-il dit.

Il se questionne également sur le fait que les églises catholiques sont visées par ces mesures, alors que les chapelles dans les entreprises funéraires n’ont pas les mêmes restrictions. Il ajoute que l’espace ne manque pas dans les églises. La seule circulation contrôlée demeure l’arrivée, le départ et la communion.

« Il en va d’une justice de réviser cette mesure restrictive pour les lieux de culte. C’est comme si on demandait aux restaurants et aux bars de limiter le nombre de leurs clients, toute proportion gardée, à dix personnes. Cela voudrait dire de fermer leurs portes. On peut comprendre la pression sur les communautés catholiques qui sont obligées à bien des endroits de fermer leur église, car il leur est impossible d’accueillir tous les participants et participantes quand elles sont limitées à recevoir 25 personnes. Il importe qu’une réflexion se poursuive sur le sujet, car les gens de religion catholique veulent continuer à apporter leur contribution pour limiter la propagation du coronavirus, mais ils veulent le faire en étant respectés et considérés avec justice », a-t-il conclu.

Explications de la Santé publique

En point de presse mardi, la Santé publique a précisé les raisons derrière cette décision. « La différence est dans le fait que dans la littérature, les cérémonies religieuses sont des génératrices de cas, plus que les salles de cinéma ou des spectacles. Durant la cérémonie, il peut y avoir des rapprochements. C’est très différent d’aller à un spectacle », a dit Horacio Arruda, directeur national de la Santé publique.