Les producteurs laitiers du Bas-Saint-Laurent ont fait une sortie, mardi matin, pour demander que l’indemnisation promise à la suite des pertes causées par les récents accords commerciaux soit annoncée et versée.
Le président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, Gabriel Belzile, a exigé du gouvernement canadien qu’il passe de la parole aux actes en compensant les producteurs de lait pour les pertes de marchés et de revenus qu’ils subiront en raison de l’Accord économique commercial global (AECG) avec l’Union européenne, du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), de même que de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).
« Les compensations promises n’ont pas encore été faites. On n’a pas de données à savoir quand ce sera fait », déplore Gabriel Belzile.
Les concessions faites dans le cadre de ces accords conclus au détriment des producteurs laitiers priveront à perpétuité les producteurs de lait canadiens d’un marché équivalant à 8,4 % de leur production actuelle. L’aide promise devrait durer huit ans, le temps de s’adapter.
À l’échelle canadienne, les producteurs perdront environ 450 millions de dollars de revenus annuels de ventes de lait, tandis qu’à l’échelle régionale, les pertes de revenus annuels en raison des trois accords atteindront près de 21 millions de dollars. La semaine dernière, dans le discours du Trône, le gouvernement s’est engagé à indemniser les producteurs pour les pertes qu’ils ont subies en raison de l’AECG et du PTPGP.
Toutefois, les producteurs veulent plus qu’un engagement.
« On sort malgré la situation de la COVID-19, on demande que les chèques rentrent avant la fin de l’année. Il y a eu des pertes par rapport à la COVID, mais aussi c’est la 4e année de sécheresse dans le Bas-Saint-Laurent », ajoute M. Belzile.
Ajoutons que le secteur laitier, comme plusieurs secteurs économiques, a subi des pertes importantes depuis le début de la pandémie de la COVID-19. Il est de plus en plus évident que la COVID-19 continuera d’entraîner des impacts financiers importants sur le secteur laitier, qui s’ajouteront aux pertes subies dans les accords commerciaux.
Maxime Blanchette-Joncas, député fédéral de Rimouski-Neigette-Témiscouata-les-Basques, et Gabriel Belzile, président du Syndicat des producteurs laitiers du Bas-Saint-Laurent.