Il n’y a pas de doutes, la problématique d’eau ferreuse dans le réseau d’aqueduc de la rue Desjardins de Saint-Pascal exaspère au plus haut point ses résidents. En plus des conséquences négatives liées à cette problématique, ils reprochent à la Ville de Saint-Pascal son manque de transparence et son absence d’empressement à régler la problématique de façon définitive.
Un communiqué envoyé par la Ville de Saint-Pascal et publié par Le Placoteux dans son édition du 23 septembre dernier est ce qui a mis le feu aux poudres chez certains résidents de la rue Desjardins. Intitulé « Des sous pour les aqueducs de Saint-Pascal », le communiqué faisait pourtant état d’investissements à venir de plus de 3 M$ pour améliorer les aqueducs ainsi que les systèmes d’égouts sanitaires et pluviaux de la Ville.
Pour Nathalie Dionne, ces intentions ne suffisent pas. Ce que les résidents de la rue désirent, c’est connaître la planification des travaux à venir sur le réseau de la Ville au cours des prochaines années, et plus précisément, quand sera priorisé le réseau d’aqueduc de la rue Desjardins.
« Ça fait des années qu’on talonne les employés municipaux et les élus afin qu’une intervention soit réalisée dans les meilleurs délais. On ne sentait pas de réelle transparence de leur part, sinon des explications floues et différentes lors de nos démarches de communications individuelles », explique-t-elle.
Ce pour quoi les résidents de la rue ont décidé de faire front commun en 2019. Lettre adressée au maire Rénald Bernier, pétition remise à la Ville, présence massive d’une trentaine de résidents à la séance du conseil municipal du 2 décembre 2019, ne sont que quelques-unes des démarches effectuées dans la dernière année, de résumer Sylvie Caron.
Les choses ont ensuite bougé en début d’année, reconnaît Nathalie Dionne. Une purge a été installée à la mi-parcours de la rue et une rencontre devait avoir lieu le 1er avril pour expliquer son fonctionnement aux résidents. Celle-ci a bien sûr été annulée en raison de la COVID-19 et aucune relance n’a été faite depuis, de poursuivre Isabelle Robichaud.
Cette purge, qui semblerait-il devait améliorer la situation, n’aurait malheureusement pas permis de ramener le taux de fer présent dans l’eau de l’aqueduc de la rue Desjardins à la norme d’un peu moins de 0,3 mg/L suggéré dans le règlement sur la qualité de l’eau potable du Québec. Un test commandé par la Ville de Saint-Pascal au domicile de Nathalie Dionne, le 22 juin dernier, et analysé par Laboratoire BSL de Rimouski, fait état d’un taux de fer de 0,42 mg/L d’eau, selon le document fournit par la propriétaire des lieux.
Si ce résultat demeure au-dessus de la norme recommandée, il est tout de même bien en deçà du taux de 1,80 mg/L d’eau précédemment observé par AgroEnviroLab de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, en novembre dernier 2019, à la suite d’une analyse ordonnée cette fois par Nathalie Dionne. Dans son rapport, AgroEnvironLab considérait alors le taux comme étant « hors norme » et recommandait son traitement, éléments que Laboratoire BSL n’a pas ici pris la peine de spécifier dans son analyse.
« Les concentrations de fer dans l’eau sont généralement sans danger pour la santé », écrit le gouvernement du Québec sur son site officiel. Il n’en demeure pas moins que les résidents de la rue Desjardins en ont assez et estiment aujourd’hui payer, par le biais de leurs taxes municipales, pour un service inadéquat dont ils ne jouissent pas pleinement, contrairement aux autres citoyens de Saint-Pascal. Ils s’inquiètent même pour la revente éventuelle de leurs maisons, si la Ville n’en vient pas à presser le remplacement de la conduite d’aqueduc de leur rue.
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