S.O.S. eau ferreuse : Saint-Pascal en mode solutions

Hôtel-de-ville de Saint-Pascal. Photo : Maxime Paradis.

La Ville de Saint-Pascal comprend la frustration des résidents de la rue Desjardins qui vivent avec les conséquences d’une eau trop ferreuse au quotidien. Le directeur du Service des travaux publics Bernard Tanguay indique toutefois que la Ville est proactive et qu’elle est dans l’attente d’une autorisation du ministère de l’Environnement pour introduire un nouveau produit dans le traitement de l’eau qui pourrait améliorer la situation.

Saint-Pascal est bien consciente de la problématique d’eau vécue depuis plusieurs années par les résidents de la rue Desjardins. Selon Bernard Tanguay, le problème serait même beaucoup plus étendu et toucherait pratiquement toutes les rues avoisinantes.

« Le réseau est vieux, en acier. Quand l’eau se met à stagner dans les conduites, elle redevient acide et il y a une forme de réaction chimique qui se crée. Le dépôt ferreux qui va en résulter est ce qui influe sur la couleur de l’eau », résume grossièrement le directeur du Service des travaux publics.

À Saint-Pascal, l’eau aurait d’ailleurs tendance à stagner davantage que par le passé, indique Bernard Tanguay. Cela s’explique par le fait que la Ville a procédé à la réparation de plusieurs bris ces dernières années, coupant l’apport de nouvelle eau dans le réseau de 700 à 800 mètres cubes par jour.

La fluctuation de la consommation d’eau des industries pascaliennes joue également pour beaucoup. À titre d’exemple, Bernard Tanguay souligne que lorsque la Tannerie des Ruisseaux se trouve dans un pic de production, la demande sur le réseau d’aqueduc est plus importante, favorisant ainsi un plus grand recyclage de l’eau dans ses conduites.

« Aussi surprenant que ça peut paraître, moins on consomme et moins on gaspille et plus l’eau sera jaune », déclare-t-il.

Rue Desjardins

Dans le secteur de la rue Desjardins, plus précisément la partie sud où réside Nathalie Dionne, Bernard Tanguay mentionne que le phénomène de stagnation se trouve amplifié par l’effet cul-de-sac de la rue, le réseau d’aqueduc n’y étant pas bouclé. La purge, qu’il assure avoir toujours été dans les plans de la Ville avant même l’intervention des résidents au conseil municipal du 2 décembre 2019, a justement été installée à cette hauteur de la rue en début d’année afin de diminuer l’effet de stagnation qui s’y produit.

« La purge consiste en une conduite branchée à l’aqueduc qui prend une partie de l’eau qui y est contenue pour la rediriger vers l’égout sanitaire. Ça permet d’éviter la stagnation de l’eau dans ce secteur en maintenant une circulation constante », explique-t-il.

Malgré cette installation, une analyse d’eau commandée en juin 2020 par la Ville de Saint-Pascal au domicile de Nathalie Dionne est venue démontrer que le taux de fer demeurait au-dessus de la norme 0,3 mg/L d’eau décrétée par le règlement sur la qualité de l’eau potable du Québec.

Ce pour quoi la Ville attend désormais un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement pour procéder à l’ajout d’un produit séquestrant non nocif pour la santé dans le traitement de l’eau de Saint-Pascal. Ce dernier doit permettre d’amoindrir la réaction chimique entre l’eau et le tuyau, en plus d’agir comme protecteur en « emprisonnant » en quelque sort l’encrassement responsable de la couleur jaunâtre.

« Cette solution nous a été suggérée par une entreprise de Gatineau, mais comme ça nécessite de modifier notre traitement à l’usine de filtration, nous devons impérativement avoir un certificat d’autorisation (CA) du ministère de l’Environnement. Des retards se sont accumulés parce qu’ils sont débordés à Rimouski et qu’ils ont transféré notre dossier depuis à une autre direction générale pour accélérer le traitement. Nous sommes en contact avec eux presque quotidiennement et on s’attend à recevoir le CA incessamment », ajoute Bernard Tanguay.

Une fois ce nouveau traitement mis en place, le directeur du Service des travaux publics estime qu’un délai de trois à quatre mois sera nécessaire avant que le produit fasse pleinement son effet à l’intérieur du réseau.