La COVID-19 fragilise les activités du CDBQ

Le CDBQ à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Photo : Maxime Paradis.

La crise de la COVID-19, combinée au manque de rentabilité du secteur de recherche ovin, force aujourd’hui le Centre de Développement Bioalimentaire du Québec (CDBQ) à adopter un plan de relance de ses activités pour la période 2020-2023. Un volet important de cette stratégie consiste à obtenir une aide financière régulière du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI).

Le directeur général du CDBQ Charles Lavigne pesait ses mots lorsque contacté par Le Placoteux. À plus d’une reprise, il a exprimé son entière confiance envers le plan de relance adopté par son organisation. Ce plan doit permettre au CDBQ de poursuivre ses activités, jusqu’à ce que le gouvernement provincial soit en mesure de l’aider financièrement dans sa relance.

Il n’en demeure pas moins que la situation semble préoccupante au point où un appui du conseil des maires de la MRC de Kamouraska a été demandé par l’organisation. Cette résolution adoptée en juillet dernier et adressée au (MEI) réclame un soutien au CDBQ « afin d’assurer urgemment sa relance et lui permettre le plein déploiement de son modèle d’affaires ».

Charles Lavigne a tenu à relativiser. Le CDBQ est à ce jour le seul centre de recherches au Québec qui ne reçoit pas d’aide financière gouvernementale, dit-il. Des tentatives afin de remédier à la situation auraient été faites dans le passé, mais les démarches auraient ensuite avorté pour des raisons qu’il ignore.

COVID-19

Le CDBQ semblait néanmoins bien se tirer d’affaire même si ce type d’aide financière n’était pas au rendez-vous. Des difficultés financières rencontrées dans certains secteurs d’activités avant le début de la crise de la COVID-19 sont toutefois venues fragiliser les opérations du centre de recherches depuis le début de la pandémie.

« Notre exploitation ovine était faite en partenariat avec le CÉPOQ (Centre d’expertise en production ovine du Québec). Il y a trois ans, le CÉPOQ a cessé son exploitation et il l’a transféré au CDBQ. Ce n’était malheureusement pas rentable pour nous et on a décidé de la fermer, faute de projets de recherches qui auraient justifié le maintien du troupeau et des installations », explique Charles Lavigne, ajoutant que les installations sont maintenant disponibles pour location.

Au plus fort de la crise de la COVID, en mars et avril, le CDBQ a ensuite perdu beaucoup de clients du domaine de la transformation alimentaire, notamment ceux spécialisés dans les mets préparés. Quant au secteur des boissons fermentées, le CDBQ prévoyait faire le lancement officiel de ses nouvelles installations à la même période. Tout cela a donc forcé l’organisation à fermer son secteur des grandes cultures pour cette année. Les terres sont actuellement louées à des agriculteurs de la région.

Bref, à l’exception du secteur des biotechnologies qui se tire très bien d’affaire, tous les champs d’activités habituels du CDBQ fonctionnent actuellement au ralenti, selon le directeur général. Une des principales conséquences de ce ralentissement s’est fait sentir au chapitre des emplois. Au nombre de 40 à pareille date l’an dernier, le CDBQ embauche actuellement 18 personnes.

« Ce qu’on veut développer au CDBQ, c’est de l’innovation et du transfert technologique. Ne pas avoir accès à de l’aide financière ralentit notre développement. On ne peut pas accepter que d’autres centres de recherches aient droit à ce type d’aide et pas nous. Notre demande a été entendue et elle est actuellement à l’étude », conclut-il.