Quand la COVID-19 éclabousse toute une famille

Aline Boucher.

Une famille de Saint-Philippe-de-Néri a vécu tout un début d’automne. Tour à tour, ils ont été atteints, à différents degrés, de la COVID-19. La mère, Aline Boucher, est la dernière à être infectée et a été en isolement pendant plus d’un mois.

L’infirmière auxiliaire au CLSC de Saint-Pascal préfère prendre la situation en riant et faire preuve de résilience, même si les jours commencent à se ressembler. Heureusement, aucun des trois membres de la famille qui ont été atteints n’a dû être hospitalisé, mais leur histoire est pour le moins rocambolesque.

Le 11 septembre dernier, leur fils a testé positif à la COVID-19, dans la foulée de l’éclosion d’un bar de la région. « Il s’en est tiré avec un rhume pendant cinq jours. Nous avons tous les trois été testés et c’était négatif pour mon conjoint et moi, mais positif pour Julien », raconte Aline Boucher.

Évidemment, dans un souci de protéger les autres et à la demande de la Santé publique, les parents se sont placés en confinement préventif et ne sont pas retournés travailler durant la période de quarantaine de leur fils. « Le compteur est parti… », lance-t-elle.

« À ce moment-là, tu t’occupes comme tu peux. Le grand-ménage de la maison avait été fait par mon conjoint qui avait été arrêté de travailler lors du confinement du printemps. Disons qu’on a fait les racoins cette fois-ci », dit-elle, en riant.

Puis, le 16 septembre, son conjoint commence à avoir quelques symptômes, dont de la fièvre. Il teste positif à la COVID-19. « Le compteur est retourné à zéro », dit Aline Boucher, au sujet de leur isolement.

S’il se porte bien pendant quelques jours, une semaine plus tard, la maladie l’affecte fortement avec une fièvre importante qui cause une déshydratation et une hypoglycémie. On doit alors lui installer un soluté à l’urgence de La Pocatière pendant une journée.

Deux autres tests

Aline Boucher doit alors subir un deuxième test de dépistage de contrôle, qui ressort négatif le 24 septembre. Deux jours plus tard, elle expérimente un épisode de tachycardie qui incite un médecin de la Santé publique à lui faire passer un troisième test. Le 26 septembre, le test sort positif, plus de 15 jours après la contamination de son fils. « Et le compteur retombe encore à zéro », souligne-t-elle.

« Au début, je ne me sentais pas si mal. Puis le 1er octobre, j’ai commencé à avoir un mal de tête qui ne lâchait pas, moi qui n’étais pas sujette à cela », raconte-t-elle. Ce mal de tête la réveille la nuit et diminue à peine avec du Tylenol. Elle n’a pas d’énergie. « Après le confinement préventif de mon fils, après le confinement préventif de mon conjoint, mes 10 jours de quarantaine, la période d’isolement se prolonge parce que j’ai encore des symptômes », ajoute-t-elle.

« Tu deviens pas mal à jour sur Netflix et Illico. Tu en as assez de faire le tour de ton terrain pour prendre l’air. Tu jases avec tes amis et familles par les réseaux sociaux. Et faire des recettes, il manque toujours un ingrédient. Tu demandes donc l’essentiel à l’épicerie à ta bonne amie. On est loin d’être en vacances, c’est une prison dorée. En vacances, tu vas faire du vélo, tu vois des amis, tu sors, tu voyages. Je fais du magasinage en ligne, je fais rouler le bureau de poste. Le temps devient vraiment long », dit celle qui s’ennuie surtout de ses petites-filles et de ses collègues.

Elle prend au sérieux les consignes reçues et est même consciente qu’elle pourrait recevoir une amende si elle se promenait dans la rue. Elle a affiché une pancarte dans sa porte de résidence pour la sécurité de son voisinage.

« Même si j’ai mon GO, je vais attendre un peu plus pour revoir mes petits-enfants et mes parents qui sont âgés. Je ne veux pas prendre de chance », soutient-elle.

Une grande fatigue la suit depuis le début de la maladie. Le dimanche 11 octobre, elle a aidé un peu son conjoint sur son terrain, mais a ressenti un grand coup de fatigue en fin de journée. Une situation décourageante pour la femme active.

« Du 11 septembre à aujourd’hui (15 octobre, moment de l’entrevue), cela nous fait vraiment voir ce que l’on manque, que nous sommes privilégiés d’être libres et en santé. Le pire, c’est que ce n’est même pas certain que l’on sera immunisé à long terme. Pour quelques semaines, ce qui est sûr c’est qu’on ne peut pas le donner ni le recevoir. Quand tu es rendue que ta réflexion c’est que tu es tannée d’être tannée… ça en dit long ! », conclut Aline Boucher, qui tenait à remercier Josée, Diane, ses voisins, ses collègues du CLSC pour leur soutien et Dre Jocelyne Riberdy de la Santé publique pour son appel quotidien.

La Santé publique lui a finalement permis un retour au travail le 16 octobre.