Recul d’un aboiteau et restauration d’un marais à Saint-André

Photo : Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire.

Saint-André-de-Kamouraska est le théâtre de travaux permettant de reculer un aboiteau sur des terres agricoles et de redonner de l’espace à un marais, tout en maintenant les activités agricoles, une première au Québec.

L’aboiteau était grandement détérioré par les grandes marées et devait être reconstruit ou reculé. Différentes rencontres ont été tenues et des scénarios ont été proposés. Ces travaux découlent de plusieurs années de concertation menée par la MRC de Kamouraska qui, suite au constat de la dégradation de l’aboiteau, a su rallier les propriétaires des terres agricoles à considérer son recul comme la solution la plus rentable autant d’un point de vue économique qu’écologique.

Les propriétaires agricoles ont accepté de céder du terrain pour que l’aboiteau recule de 15 à 20 mètres sur une longueur de 1,6 km.

« On s’inquiétait de ce qui allait advenir de l’espace entre l’ancien et le nouvel aboiteau. À ce moment-là, on a contacté le comité ZIP pour savoir s’il y avait de l’intérêt à faire un projet dans cette zone-là. Ils ont démontré un grand intérêt. Notre rôle a vraiment été au niveau de la concertation », a dit Valérie Labrecque, coordonnatrice à la gestion intégrée de l’eau à la MRC de Kamouraska.

Le comité ZIP procédera donc à la restauration du marais à cet endroit, ce qui permettra de redonner cinq hectares d’habitats du poisson à l’estuaire. On y retrouve plusieurs espèces de poissons à statut particulier dont l’éperlan arc-en-ciel, le bar rayé, l’anguille d’Amérique, l’alose savoureuse et l’esturgeon noir. Ce vaste marais est reconnu comme un milieu à très haut potentiel écologique. Il s’agit d’un lieu d’alimentation, de reproduction, de transition et de refuge pour plusieurs espèces. Un ennemi s’est toutefois mis en travers du comité, qui devra en tenir compte dans ses travaux.

« Le roseau commun, qui est une espèce exotique envahissante, est bien présent dans le secteur. La crainte qu’on avait c’était de laisser cet espace vacant, soit un terreau fertile à l’invasion de cette plante-là. En ce moment, on gère les colonies de roseaux communs. On fait de l’excavation pour les enfouir et on va construire l’aboiteau par-dessus cela », indique Étienne Bachand, directeur adjoint Comité ZIP du Sud-de-l’Estuaire.

Une partie des travaux sont effectués cet automne et le reste le printemps prochain.