La Pommetterie : Une expansion qui amène son lot de défis

La présidente Diane Lavoie devant un inventaire de produits offerts par La Pommetterie. Photo : Maxime Paradis.

L’organisme à but non lucratif La Pommetterie mène sa barque depuis 2011 à Saint-Gabriel-Lalemant. Ce qui était à la base un projet de développement municipal est aujourd’hui devenu un OBNL diversifié avec son lot de réussites et de défis. Près de 10 ans après sa création, la présidente Diane Lavoie croit que des investissements financiers devront toutefois être faits afin de permettre à ce qu’elle qualifie aujourd’hui d’entreprise de réellement prendre son envol.

Diane Lavoie ne pourra jamais oublier le contexte dans lequel La Pommetterie est venue au monde. Conseillère municipale au milieu des années 2000 à Saint-Gabriel-Lalemant, la Municipalité était à l’époque à la recherche d’un projet développement mobilisateur au sein de la communauté.

« J’étais allée avec ma sœur au Verger patrimonial du CDBQ et j’avais vu deux flamboyants pommetiers avec des pommettes rouge vif. Je me suis dit qu’on pourrait innover à Saint-Gabriel en se lançant dans une culture que tout le monde connaît, mais que personne ne faisait réellement », raconte-t-elle.

Appeler « Verger, fleurs et pommettes », le projet avait pour but d’implanter sur des terrains privés des vergers de pommetiers qui embelliraient le village au printemps et dont le fruit de leur production serait ensuite transformé. L’OBNL La Pommetterie a été créé dans ce sillon, après de longs mois de travail à développer, entre autres, la fameuse gelée de pommette qui fait aujourd’hui sa renommée. Depuis, l’organisme n’a jamais cessé de se diversifier.

« On ne s’est pas limité qu’à la gelée, on a développé aussi d’autres produits et on a aussi récupéré Champignons Kamouraska pour que ça puisse se poursuivre. Cette diversification, c’est ce qui nous a permis de garder la tête hors de l’eau et d’assurer des entrées d’argent régulières à l’OBNL, les années où la production de pommettes était, par exemple, plus limitée à cause de la température », explique Diane Lavoie.

Succès et défis

Des produits de qualité et un travail acharné de la part de ses bénévoles sont ce qui a permis à La Pommetterie de s’adapter à une demande sans cesse grandissante. L’organisme semble toutefois être venu au bout de son « modèle d’affaires » actuel. Les défis sont de plus en plus nombreux et la présidente ne se gêne pas de les qualifier de « problèmes d’entreprises ».

Depuis sa création, La Pommetterie compte sur une main-d’œuvre bénévole pour assurer sa production. Ceux-ci se font désormais de plus en plus rares. La présidente elle-même, qui assure la bonne gestion de l’OBNL à même titre qu’une directrice générale, mentionne ne tirer aucun salaire.

« Il faut penser à ma succession et il faut prévoir qu’il s’agira d’une ressource rémunérée. Il faut aussi des cueilleurs et des employés de production payés si on veut continuer l’expansion. Notre développement ne peut plus reposer uniquement sur des bénévoles », indique-t-elle.

Des arbres doivent aussi être remplacés dans les vergers, ajoute Diane Lavoie. Les sècheresses des derniers étés et les gels tardifs n’ont pas aidé la production ces dernières années. La culture biologique amène aussi son lot d’insectes ce qui fait dire à Diane Lavoie que la diversification des arbres dans les vergers est la clé pour en assurer le maintien.

« Plus d’arbres différents assureraient une plus grande variété d’oiseaux qui pourraient manger ces insectes », poursuit-elle.

L’entretien de ces vergers est aussi un autre défi qui s’impose à La Pommetterie. La succession de ceux-ci, lors de décès – les vergers sont sur des terrains privés – peut aussi devenir source de préoccupations dans certains cas, malgré l’existence de contrats d’entente de 20 ans les liant à l’OBNL.

« Nous avons entre les mains un projet qui peut encore grandir, mais qui va nécessiter des investissements. Est-ce qu’on reste un OBNL ou on s’en va vers une coopérative? On est rendu à réfléchir à ce qu’on veut pour La Pommetterie et dans qu’elle direction on veut s’en aller », conclut Diane Lavoie.