L’ITA cède sa place à l’ITAQ, l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec. Plus qu’un simple changement de dénomination, c’est la constitution pure et simple de cette institution collégiale, vieille de plus de 150 ans, que le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation André Lamontagne a confirmé jeudi par le dépôt du projet de loi 77.
Il s’agit d’une véritable révolution dans son fonctionnement que l’ITA s’apprête à vivre une fois que ce projet de loi sera adapté. Le ministre Lamontagne propose rien de moins que de sortir l’ITA du cadre administratif du MAPAQ, en lui donnant l’autonomie et la flexibilité habituellement dévolues aux maisons d’enseignement supérieur du Québec.
Malgré la présence de deux directeurs de campus, l’ITA était à ce jour imbriquée dans l’organigramme du MAPAQ et sous la responsabilité de la sous-ministre adjointe à la formation bioalimentaire Louise Leblanc. Le ministre Lamontagne estime qu’il est temps de libérer l’institution de son carcan ministériel.
« L’ITA est une école qui fonctionne avec un cadre institutionnel mal adapté, ce qui favorise son déclin et la rend moins compétitive », a-t-il déclaré en point de presse.
En créant l’ITAQ, André Lamontagne souhaite doter la future institution d’un conseil d’administration de 15 membres, dont deux étudiants et un représentant du personnel. Dix des membres de ce CA seront des administrateurs indépendants. Le directeur général — nommé par le gouvernement — et le directeur des études — nommé par le conseil d’administration — seront désignés d’office à y siéger.
Le ministre de l’Agriculture croit que ce nouveau modèle de fonctionnement, s’apparentant à celui de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec, permettra à l’ITA de renforcer son rôle de vaisseau amiral de l’enseignement agricole au Québec, ainsi que sa présence sur le territoire par le biais de ses deux campus de La Pocatière et Saint-Hyacinthe.
« Les premiers qui vont tirer profit de la création de l’ITAQ sont les étudiants », a ajouté le ministre.
Environ 900 étudiants fréquentent les deux campus de l’ITA annuellement, dont près de 350 à La Pocatière. L’institution emploie une moyenne de 300 personnes, dont une centaine à son campus pocatois.
L’ITA est également la seule à dispenser les sept programmes de formations techniques liées au domaine agroalimentaire au Québec. Le taux de placement de ses diplômés oscille autour de 98 %. Avec l’adoption de ce projet de loi, il sera maintenant possible pour l’ITAQ de proposer des programmes d’enseignement universitaire et de formation professionnelle de niveau secondaire, à même titre que l’ITHQ.
À l’instar des autres maisons d’enseignement supérieur du Québec, l’ITAQ sera aussi autorisée à générer des revenus autonomes, à contracter des emprunts pour financer de nouvelles infrastructures ou mettre celles dont elles disposent déjà à niveau. La porte sera maintenant ouverte à des donations privées et l’accès à des subventions pour de la recherche sera possible.
« C’est un nouveau chapitre qu’on entame aujourd’hui pour l’ITA, qui roulait depuis trop longtemps avec le frein à main enfoncé. Il était plus que temps de le desserrer pour qu’elle puisse exploiter son plein potentiel », a déclaré André Lamontagne.