Kamouraska : Le Haut-Pays entrepreneurial en explosion

Saint-Onésime-d’Ixworth, municipalité la plus à l’ouest du Parc régional du Haut-Pays de Kamouraska. Photo : Maxime Paradis.

L’agent de développement pour le Parc régional du Haut-Pays de Kamouraska Alexandre Bibeau n’en revient tout simplement pas, une fièvre entrepreneuriale semble avoir atteint le Haut-Pays. Depuis cinq ans, il recense pas moins de 50 nouvelles entreprises qui ont élu domicile dans l’une ou l’autre des sept municipalités qui composent le Parc.

Il y a bien sûr les producteurs agricoles, notamment les maraîchers qui se sont multipliés à un rythme effréné cette année, ainsi que l’exploitation forestière, autre secteur d’activité économique déjà bien connu dans le Haut-Pays de Kamouraska. Il semble toutefois que l’économie du Haut-Pays se soit davantage diversifiée au cours des dernières années.

Selon le recensement effectué par Alexandre Bibeau, c’est une cinquantaine de nouvelles entreprises qui ont vu le jour ces dernières années à Saint-Alexandre, Saint-Joseph, Sainte-Hélène, Saint-Bruno, Mont-Carmel, Saint-Gabriel-Lalemant ou même Saint-Onésime-d’Ixworth.

Si le domaine agroalimentaire est sans contredit celui qui a vécu une courbe exponentielle, d’autres secteurs d’activités qui passaient jadis sous le radar tirent désormais leur épingle du jeu. Le domaine de l’hébergement touristique, par exemple, en est un qui s’est diversifié ces dernières années, sans oublier le milieu de l’art et de l’artisanat, celui qui a le plus surpris l’agent de développement.

« On n’est peut-être pas encore rendu au point où les touristes vont quitter massivement le littoral pour monter dans les terres, mais on se rend compte que le Haut-Pays alimente de plus en plus le littoral en produits de toutes sortes », observe-t-il.

La Caravane de Noël, qui a circulé dans les différents villages du Kamouraska ces dernières semaines, en est un bon exemple, selon lui. La plupart des entreprises qui y prenaient part étaient originaires des municipalités du Haut-Pays, rappelle-t-il.

Tout cela fait dire à l’agent de développement « qu’il y a quelque chose qui bouillonne » dans l’arrière-pays kamouraskois. « Il se passe quelque chose d’intéressant le Haut-Pays qu’on a tendance à sous-estimer », poursuit-il.

Nouveaux arrivants

Alexandre Bibeau attribue en partie ce renouveau à l’arrivée soutenue de nouveaux arrivants dans le Haut-Pays de Kamouraska. Ces jeunes familles ou ces néoruraux souvent en quête d’un mode de vie entrepreneurial ont choisi pour la plupart de s’y installer pour l’accès abordable aux terres et à l’immobilier.

Leurs nouvelles façons de faire des affaires, en complémentarité avec les autres entrepreneurs, ont eu pour effet d’influencer positivement les natifs qui ont revu pour certains la mise en marché de leurs produits ou qui ont simplement saisi l’occasion de diversifier leurs activités. La Caravane de Noël en est encore un modèle fort parlant, de l’avis de l’agent de développement.

« Il faut aussi dire que la population des villages du Haut-Pays est assez stable. À certains endroits, elle est même en hausse, comme à Saint-Alexandre, Saint-Joseph et Sainte-Hélène. On est loin de l’image de municipalités en déclin qu’on associait souvent au Haut-Pays. »

Il croit néanmoins que le sentiment de fierté devra continuer à être travaillé au sein de ces municipalités. La population régionale doit aussi prendre conscience du potentiel de cette partie du territoire kamouraskois et de son apport positif. « C’est le défi », conclut Alexandre Bibeau.