Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet : entre montagne russe et espoir

Nancy Dubé. Photo : Maxime Paradis.

2020, l’année de tous les défis. Parlez-en à Nancy Dubé, directrice générale de la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet (CCKL), qui a été aux premières loges des difficultés rencontrées par les entrepreneurs de la région en cette époque exceptionnelle. Malgré le récent coup de grâce administré par le gouvernement provincial à l’aube de la période des Fêtes, tous les espoirs sont permis pour 2021.

Les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas pour Nancy Dubé. 2020 plus particulièrement, avec son lot de défis et d’ajustements inévitablement liés à la pandémie, a été une véritable une montagne russe pour la directrice générale de la CCKL.

Malgré tout, elle philosophe, ces ajustements ne sont rien comparativement à ce que ses membres ont vécu. Au nombre de 240, la majorité est principalement des PME évoluant dans les domaines du commerce de détail, de la restauration ou des services. L’incertitude avec laquelle ces entrepreneurs devaient jongler quotidiennement est venue renforcer la pertinence de la Chambre cette année.

« Ça peut paraître drôle à dire, mais le revers de la médaille de tout ça c’est que la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet s’est positionnée comme jamais. On a repris la place qui nous revenait en matière de développement économique en soutenant nos entreprises, en les accompagnant. Les entrepreneurs se sont tournés vers nous parce qu’ils avaient des questions et des préoccupations et nous on a répondu présent », déclare Nancy Dubé.

La rapidité avec laquelle les informations été communiquées par les différents paliers gouvernementaux, le printemps dernier, imposait une vulgarisation concise et précise pour les membres, ce que la Chambre de commerce s’est efforcée d’offrir. Lorsqu’elle n’avait pas les réponses, elle n’hésitait pas à référer, aux comptables, à la SADC, à la MRC.

Au plus fort de la pandémie, elle y allait de formations offertes par le biais du Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME). Des rencontres virtuelles avec des ministres et des députés ont aussi été organisées pour les membres désireux d’interagir avec eux. Autant d’actions qui au cumulatif ont fait une différence, de l’avis de la directrice générale.

« Ce que les entreprises auraient eu besoin et qui a manqué, c’est un programme similaire à la PCU, mais qui leur était destiné. Quelque chose de simple à demander, où l’argent arrive rapidement et qui n’est pas une dette de plus à rembourser dans deux ans », résume-t-elle.

Entre des mesures sanitaires toujours plus contraignantes, des paliers de couleurs changeant à quelques heures d’avis et des problématiques de main-d’œuvre accentuées par une PCU prolongée sur une trop longue période de temps, les entreprises de Kamouraska-L’Islet en avaient déjà plein leur assiette, rappelle Nancy Dubé. Certaines ont simplement décidé passer outre les aides financières gouvernementales, « par manque de temps ». La CCKL croise les doigts afin que cela ne leur soit pas fatal.

Coup de grâce

2020 n’a toutefois pas été qu’une interminable journée sombre. L’été touristique plus qu’appréciable et une première partie d’automne en zone orange ont permis d’oublier l’interminable confinement du printemps, en plus d’offrir une impression de retour à la normale. Le passage de L’Islet en zone rouge le 2 novembre, suivi du Kamouraska le 17 décembre, en préparation d’un second confinement pour la période des fêtes, est malheureusement venu estomper cette sensation.

« L’annonce du 15 décembre, ç’a été le coup de grâce. On a fait tellement d’efforts régionalement depuis le mois de mars pour éviter des éclosions. Même si j’ai tendance à dire que les entrepreneurs se découragent peut-être moins vite que la population en général, là j’avoue qu’on commence à sentir l’essoufflement », d’indiquer Nancy Dubé, le 16 décembre.

Par voie de communiqué, le président de la Chambre Vincent Bérubé, propriétaire du Buro Grill & Bar, témoignait bien de cette exaspération.

« […] Nous comprenons les efforts supplémentaires que nous devons faire pour casser cette deuxième vague, mais nous avons été excessivement déçus d’apprendre la fermeture de nos salles à manger à un peu plus de 24 h d’avance. Rappelons qu’il n’y a pas eu d’éclosion dans les restaurants, les bars, les gyms et les commerces de notre territoire depuis le début de la pandémie. Nos commandes étaient déjà faites pour la fin de semaine. On va encore assumer des pertes! Souhaitons que cette pause ne s’étire pas. »

Nancy Dubé pense de même, elle souhaite un retour en zone orange pour les MRC de Kamouraska et de L’Islet, dès le 11 janvier. Cela pourrait même être un facteur de reprise rapide de  l’économie locale en 2021, si elle se fie au succès de sa campagne annuelle d’achat local.

Initiée en 2003, cette campagne a permis la vente pour 32 795 $ de certificats d’achat régional en six semaines. Il s’agit de la meilleure année à ce jour et d’une hausse de 327 % par rapport à 2019.

« Cette augmentation notable est probablement le résultat de plusieurs facteurs : les efforts collectifs des organismes en développement économique, les élus, les changements d’attitude chez les gens et le contexte de pandémie. Mais pour la CCKL, le résultat est clair et le message a passé. Il ne faudra pas lâcher pour autant. Il faut maintenant que ces habitudes restent et on entend bien continuer à y travailler ».