Moisson Kamouraska a été sur toutes les lèvres en 2020. La COVID-19 a mis à jour plus que jamais les besoins alimentaires des personnes sans emploi et le réflexe premier des bénéficiaires comme des donateurs a été de se tourner vers leur banque alimentaire régionale.
La directrice générale de Moisson Kamouraska Mireille Lizotte se rappelle encore d’une époque où le milieu politique régional et même certains organismes semblaient penser que son OBNL croulait sous les denrées et les dons monétaires.
Ils étaient loin de se douter que Moisson avait plutôt tendance à gratter les fonds de tiroirs afin de maintenir, voire même développer son offre de services pour toujours mieux répondre à une demande grandissante sur le territoire des six MRC qu’elle dessert (Montmagny, L’Islet, Kamouraska, Rivière-du-Loup, Témiscouata, Les Basques).
« Je crois qu’on comprend mieux notre rôle et nos besoins. Je dirais qu’on flotte plus confortablement que par le passé. On espère seulement que cet intérêt pour nous ne sera pas passager. Les besoins vont demeurer au lendemain de la COVID et la petite réserve qu’on a réussi à accumuler pourrait s’évaporer rapidement », met en garde Mireille Lizotte.
Elle reconnaît toutefois que la générosité du milieu et des entreprises de la région a permis à Moisson Kamouraska de bien réaliser sa mission. Une plus forte demande combinée à une hausse significative des dons a permis à l’organisme d’augmenter sa redistribution de denrées de 119 000 kg, soit 30 % de plus qu’en 2019.
« La beauté de la chose c’est qu’on n’a pas seulement redistribué des denrées à plus de gens ou d’organismes, mais on a aussi pu en donner davantage à chacun. »
L’opération annuelle des paniers de Noël en est un bel exemple. L’impossibilité de tenir les guignolées traditionnelles à cause de la COVID-19 a permis une meilleure concertation des organismes qui s’adonnaient à la distribution de paniers de Noël dans les municipalités. En devenant à la fois le point de chute et le distributeur unique des paniers — souhait souvent exprimé par le passé par Moisson Kamouraska — l’opération 2020 a mieux comblé les besoins, de l’avis de Mireille Lizotte.
« On a pu bonifier les paniers, éviter leurs dédoublements dans certaines familles et mieux cibler celles qui étaient réellement dans le besoin. Le travail effectué avec les différents comités de bénévoles a nécessité de l’ajustement, c’est sûr, mais les commentaires sur l’approche adoptée cette année sont très positifs », indique la directrice générale.
Avec le confinement qui se poursuit et qui entraîne la fermeture prolongée de certains secteurs de l’économie, Moisson Kamouraska prévoit une augmentation de la demande de 20 % en dépannage alimentaire d’urgence ces prochaines semaines. L’organisme estime le tout raisonnable en fonction de sa capacité actuelle.