Le décès de Pierre Saindon de La Pocatière ne laisse personne indifférent. L’homme à qui tous reconnaissaient son fort engagement communautaire et sa passion pour l’horticulture a joué un rôle déterminant dans l’embellissement de la Ville de La Pocatière, l’épanouissement du Jardin floral et la fondation de la Coop-IGA.
Denis Gendron, un des fondateurs du Jardin floral de La Pocatière dans les années 90, parle de Pierre Saindon comme étant « presque » un bénévole de la première heure. « Il s’est joint à l’équipe lorsque les autres bénévoles présents à mes côtés depuis les débuts ont fini par quitter le navire par la force des choses. Le Jardin devait exister depuis cinq ou six ans à l’époque. »
Sa contribution a toutefois été majeure pour ce site encore perçu aujourd’hui comme étant un des joyaux de La Pocatière. Denis Gendron lui attribue notamment la réalisation de toutes les platebandes en terrasse du côté est de la montagne et plusieurs des cascades qui jalonnent aujourd’hui le jardin.
« Pierre était curieux et c’était un oiseau de nuit. Il travaillait de jour et il passait ses soirées et ses nuits à faire des recherches sur le web pour essayer de comprendre comment faire les choses. Il nous partageait ensuite le savoir-faire qu’il avait appris. C’était un homme d’une générosité remarquable », ajoute-t-il.
Selon lui, son seul défaut était d’être un fumeur invétéré. Mais la chose avait tout de même son avantage.
« Quand on a aménagé le jardin amérindien, on travaillait jusqu’à tard le soir. Dans la journée, on revenait sur les lieux contempler l’avancée de nos travaux. On était capable de dire où il fallait reprendre le travail juste à regarder où les mégots de cigarettes de Pierre s’arrêtaient », raconte Denis Gendron, en riant.
Coordonnateur en horticulture
Lui-même horticulteur en herbes, le maire de La Pocatière Sylvain Hudon a aussi connu Pierre Saindon lorsqu’il faisait du bénévolat au Jardin floral. Avec Denis Gendron, ils ont aménagé le ruisseau et le pont qui l’enjambe du côté ouest du jardin. « On en a cassé de la roche ensemble », s’est-il exclamé.
Pierre Saindon avait été nommé dans les mêmes années au sein du comité d’embellissement de la Ville de La Pocatière, poursuit Sylvain Hudon. De fil en aiguille, il en est venu à décrocher différents contrats d’embellissement sur une base estivale. Certains d’entre eux, en 2006 et 2007, ont été réalisés dans le cadre du Projet Katimavik dont il s’est longtemps occupé.
« Il avait une facilité avec les jeunes cet homme-là, c’était incroyable. C’était un homme plein de ressources », indique Sylvain Hudon.
À même ses différents contrats d’embellissements, Pierre Saindon a aussi assumé la tâche de contrôleurs des animaux durant quelques années. Il est devenu officiellement coordonnateur des Services horticoles de La Pocatière en 2014, contribuant à la renommée de la Ville aux Fleurons du Québec.
« Sa fixation, c’était que La Pocatière obtienne son 4e fleuron. Si on l’a eu, c’est en majeure partie grâce à lui », déclare le maire, sans détour.
Coop-IGA
Infatigable, Pierre Saindon était aussi du petit noyau de bénévoles qui ont travaillé d’arrache-pied à ramener un second marché d’alimentation à La Pocatière au début des années 2000. Ouverte en janvier 2004, la Coop-IGA de La Pocatière a nécessité un bon trois ans de travail en amont avant de se concrétiser, se souvient le président de la coopérative Jean-Denis Bérubé.
« Il y avait qu’un seul supermarché à La Pocatière à ce moment. Pierre Saindon, Djanick Michaud et quelques autres trouvaient que ça ne permettait pas une saine compétition. Ils m’avaient approché pour que je me joigne à leur groupe. On a commencé en 2001-2002 à vendre des cartes de membre aux portes à portes dans la région. Ça n’a pas été facile, mais Pierre y a toujours cru. »
Jean-Denis Bérubé parle même d’une partie qui n’était pas gagnée d’avance, surtout auprès d’IGA qui avait quitté La Pocatière quelques années auparavant après une première expérience peu concluante, mais que le groupe de bénévoles a réussi à convaincre de se joindre au projet. Après un départ qui n’a pas été sans difficulté, l’avenir a fini par donner raison au petit groupe de coopérants, le supermarché tirant maintenant son épingle du jeu dans un marché où la compétition est désormais beaucoup plus forte qu’elle ne l’était à ses débuts.
« C’est tellement difficile trouver des bénévoles de nos jours. Pierre, lui, n’hésitait jamais à s’impliquer. C’est une grosse perte pour La Pocatière », déclare Jean-Denis Bérubé.
Pierre Saindon est décédé le 31 janvier dernier à l’âge de 70 ans et 11 mois. Il laisse dans le deuil sa femme Monique Dionne Samson, sa mère Thérèse Dionne Saindon, et les enfants de son épouse.