La coroner chargée de l’enquête sur le décès de l’agriculteur Louis Voyer, décédé après avoir été blessé à mort par son taureau à Mont-Carmel, émet plusieurs recommandations pour éviter qu’un tel événement ne se reproduise.
Le 9 juin dernier, M. Voyer a été retrouvé sous la grande porte fermant la clôture de son enclos à bétail situé à proximité de sa maison. Un taureau agité, au comportent menaçant, a été trouvé non loin et abattu par un voisin pour la sécurité des secouristes. Lors des arrivées des ambulanciers, l’homme ne présentait aucun signe de vie.
Lors de l’examen de la dépouille, la coroner Renée Roussel a constaté que des blessures semblaient avoir été faites par un objet à bout pointu comme l’extrémité distale d’une corne animale. II y avait sur sa cuisse droite des marques rappelant le sabot d’un animal.
Lors de son analyse, elle a constaté que M. Voyer, qui devait bientôt prendre sa retraite, se méfiait de ce taureau servant à l’insémination de son troupeau.
« M. Voyer en avait peur depuis qu’il avait perdu conscience après avoir été chargé et soulevé par le taureau en question et ceci quelque temps à peine avant l’événement mortel. Il l’aurait vendu à l’encan des animaux si celui-ci s’était tenu. Mais la pandémie de la COVID-19 a temporairement suspendu cet événement récurrent », peut-on lire dans le rapport. Sa seule protection au niveau de l’enclos était un bâton de baseball hérissé de vis.
Comme il était travailleur autonome et sans employé, il n’y a pas eu d’enquête de la CNESST. Aussi, souvent ce type de travailleurs sans employés sont rarement vus lors des rencontres de formations de l’Union des producteurs agricoles. M. Voyer n’était d’ailleurs pas connu de la Fédération. « Ce qui signifie qu’en pratique, les agriculteurs autonomes ne sont ni joints par la CNESST ni par l’UPA, quant à la prévention lorsqu’ils ne sont pas des employeurs », écrit la coroner.
Elle recommande donc au ministère de l’Agriculture de prioriser la santé et la sécurité en milieu agricole au même titre que l’amélioration de la qualité de la production du bien-être animal et du respect de l’environnement. Elle souhaite entre autres aussi que la fédération de l’UPA revoie ses modes de communication et de formation afin de mieux rejoindre les agriculteurs sans employés et souvent moins portés aux nouvelles technologies de l’information.