Six acteurs d’importance avec en tête le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent et l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) travailleront en partenariat sur un projet de recherche régional sur le maintien des aînés à domicile pour les cinq prochaines années. L’objectif ultime est de permettre la création et la diffusion de projets innovants s’inscrivant dans cette volonté.
L’année 2021 doit servir de phase préparatoire au lancement de ce projet de recherche, de confirmer Mélodie Mondor, directrice générale du Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent qui assumera la gestion et la coordination de la démarche. Deux agentes de recherche doivent au préalable réaliser un portrait de l’offre de service et des meilleures pratiques en place au Bas-Saint-Laurent dans le maintien à domicile.
Un budget estimé à 250 000 $ est prévu en ce sens cette année. Le montage financier pour les phases subséquentes du projet est à déterminer, mais l’ensemble de la démarche est soutenu par la Fondation Mirella et Lino Saputo.
« Difficile de dire, à ce moment-ci, ce qui ressortira de ce projet de recherche comme initiatives à mettre en place, mais ça peut toucher différents services de proximité sur le territoire comme le transport collectif, l’aide alimentaire aux aînés, et j’en passe », a résumé Mélodie Mondor.
Pôle d’expertise
Le recteur de l’UQAR François Deschênes a dit souhaiter que ces travaux permettent de mettre en place des solutions innovantes à l’échelle du Bas-Saint-Laurent, en plus de contribuer à faire de la région un pôle d’expertise en matière de bien-être et de maintien à domicile des aînés.
À ce chapitre, la pdg du CISSS du Bas-Saint-Laurent Isabelle Malo indique que la région se démarque déjà à l’échelle du Québec depuis quelques années. L’injection massive d’argent en soins à domicile par les derniers gouvernements permet à la région d’investir près de 17 M$ de façon récurrente depuis quelques années.
« L’approche des soins à domicile s’est développée de façon nationale, mais le Bas-Saint-Laurent se distingue déjà avantageusement. Il faut dire qu’avant même que les gouvernements à Québec en fassent un enjeu, on avait déjà pris une longueur d’avance en identifiant cette tangente comme étant importante pour notre région », poursuit-elle.
Isabelle Malo souligne que 5000 personnes recevaient des soins à domicile il y a cinq ans au Bas-Saint-Laurent, comparativement à 18 000 d’ici la fin mars 2021. Les heures en services sont quant à elles passées de 5000 à 18 000 sur la même période.
La pdg a toutefois rappelé qu’une approche « en amont » et « en aval » était essentielle afin d’améliorer les conditions du maintien à domicile des aînés. Des logements et des loisirs adaptés ainsi que l’apport des organismes communautaires au quotidien sont autant d’éléments que la pdg estime indispensables, à même titre que l’accès aux services de santé et de services sociaux.
Le projet de recherche régional annoncé le 22 février s’inscrit justement dans cette pensée. Avant d’en arriver à mettre en place des projets innovants pour la région, l’équipe de chercheurs travaillera à déterminer les principaux indicateurs favorisant le maintien à domicile des aînés, en plus d’identifier et de mesurer les marqueurs responsables d’un vieillissement en bonne santé. La diffusion de la programmation de recherche-action pour les cinq prochaines années est ensuite prévue d’ici la fin de l’année.
25 % de la population du Bas-Saint-Laurent est âgée de plus de 65 ans, la plus forte proportion au Québec après la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Ce chiffre doit atteindre 36 % en 2041.