Différents intervenants du Bas-Saint-Laurent désirent prendre de front la problématique des plastiques agricoles. Un sondage envoyé aux producteurs agricoles de la région doit d’ailleurs permettre de mieux comprendre leur provenance et leur usage sur le territoire.
Une étude publiée en 2019 par RECYC-QUÉBEC est ce qui a servi de bougie d’allumage et qui a mené à la création d’un comité régional composé de Co-éco, l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Synergie Bas-Saint-Laurent, JMP Consultants et Élyme Conseils. Cette étude plaçait à l’époque la région comme étant la troisième plus grande utilisatrice de plastiques agricoles au Québec avec une quantité évaluée à 1265 tonnes.
En point de presse le 17 mars, la directrice générale de Co -éco Solange Morneau rappelait avoir été surprise des résultats de cette étude. Son organisme et l’UPA du Bas-Saint-Laurent s’étaient néanmoins engagés à créer un comité régional qui se pencherait sur des solutions.
Les différentes rencontres tenues par ce comité au courant de 2020 ont permis d’établir une série d’objectifs : donner suite aux recommandations émises dans l’étude de RECYC-QUÉBEC, soutenir le comité régional d’actions, identifier les alternatives pour réduire à la source et diffuser les résultats du projet dans l’ensemble des MRC. Toutes ces cibles seront précédées au préalable d’un sondage qui vise à mieux saisir l’usage, la quantité et la provenance de ces plastiques agricoles, entre autres.
« On recense environ 2000 entreprises agricoles au Bas-Saint-Laurent, incluant les acériculteurs. On estime que 1500 d’entre elles, dont 422 producteurs acéricoles, font l’usage de plastiques agricoles. On aimerait que 30 % d’entre elles répondent au sondage », explique Julie Potvin, directrice générale de JMP Consultants.
L’UPA du Bas-Saint-Laurent et d’autres partenaires permettront une large diffusion du sondage auprès des producteurs agricoles afin d’atteindre cette cible de 30 %. Le comité régional évalue à une dizaine de minutes tout au plus le temps pour compléter le sondage. Celui-ci sera disponible pour les quatre prochaines semaines à l’adresse : https://fr.surveymonkey.com/r/SHXB687.
Alternatives
La collecte des plastiques agricoles est actuellement à géométrie variable sur le territoire du Bas-Saint-Laurent. Plusieurs MRC les collectent encore, mais une large part demeure entreposée faute de débouchés. La problématique s’est accentuée depuis 2018, moment où la Chine a commencé à refuser certains plastiques pour le recyclage.
Au Québec, certaines entreprises ont développé des procédés pour recycler les plastiques agricoles, mais la matière doit être propre, donc exempte d’autres contaminants comme c’est trop souvent le cas dans une collecte pêle-mêle, par exemple. Les coûts de transport pour envoyer ces matières à ces entreprises sont aussi un enjeu, de préciser Solange Morneau.
Depuis sa formation, le comité régional a participé à des négociations avec deux entreprises québécoises spécialisées dans le recyclage des plastiques agricoles. Ces négociations ont permis de diminuer une partie de l’inventaire régional accumulé ces dernières années.
Le premier vice-président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, Francis April, n’a pas caché que le rêve ultime du comité régional serait que ces plastiques soient transformés régionalement. À défaut d’être transformés, ces plastiques pourraient au moins être réutilisés par d’autres entreprises de la région, d’indiquer Émilie Dupont, développeuse en économie circulaire chez Synergie Bas-Saint-Laurent.
« C’est pourquoi les données récoltées dans le sondage nous seront utiles. Elles permettront de mieux savoir d’où provient la matière, comment la collecter, la compacter et où l’envoyer. En sachant toutes ces informations, il sera plus facile d’orchestrer une logistique de revalorisation », conclut-elle.