Une toux reporte la peine de Sébastien Miville

Alors qu’il devait assister aux observations sur sa peine, Sébastien Miville s’est présenté au Palais de justice de Rivière-du-Loup avec une toux « depuis deux ou trois jours », ce qui fait que la sécurité l’a empêché d’entrer, craignant qu’il soit atteint de la COVID-19.

La juge Luce Kennedy s’est adressée à lui avec vigueur, alors qu’il s’était branché sur son téléphone cellulaire à l’extérieur du Palais de justice. Elle l’a questionné vivement à savoir pourquoi il n’avait pas passé de test COVID-19 avant de se présenter et pourquoi il n’avait pas averti son avocat.

« Je n’ai pas pensé à ça », a-t-il répété plusieurs fois.

Miville s’y présentait avec son bagage pour la détention, puisqu’il s’agissait de l’étape des observations sur la peine. Il a récemment plaidé coupable à des chefs d’accusation, dont celui d’avoir conduit un véhicule alors que sa capacité de conduire était affaiblie par l’alcool ou la drogue causant la mort, ainsi que causant des lésions corporelles.

Le 24 octobre 2018, le conducteur, Sébastien Miville, avait perdu la maîtrise de son véhicule sur l’autoroute 20 pour ensuite traverser le terre-plein central et entrer en collision avec un autre véhicule circulant dans les voies inverses de l’autoroute. L’accident a fait deux morts, dont Kelly Charest, qui était sa copine et passagère, et le conducteur du véhicule qui circulait dans la voie inverse, Alain Dion de Matane, qui avait 63 ans. Quatre personnes au total avaient aussi été blessées.

Empathie

La conjointe et la fille de feu M. Dion, qui étaient présentes dans la salle d’audience pour cette étape, étaient en larmes lorsque la juge s’est vivement excusée de cette situation, hors de son contrôle. Pour leur permettre d’être présentes de nouveau et de ne pas avoir encore à dormir à l’hôtel puisqu’elles venaient de Matane, elle a reporté les audiences au lundi prochain 3 mai à 14 h, si le test de COVID de Miville s’avérait négatif.

Elle a ordonné devant la cour que Sébastien Miville passe un test de COVID-19 le jour même et en transmette les résultats à son avocat. Après avoir de nouveau montré de l’empathie pour les familles, elle a rappelé le risque qu’elle ne pouvait pas prendre de permettre à Miville d’entrer, compte tenu du nombre de personnes qu’il allait croiser par la suite, car il s’en allait en détention.