Le Centre culturel islamique de La Pocatière a distribué sa première aumône. Une somme de 1010 $ a été remise à Moisson Kamouraska le 13 mai au matin.
La responsable des communications pour le Centre culturel islamique Nawal Tamou Elmquirmi explique que cette aumône, appelée Zakat Al Fitr, est obligatoire pour chaque musulman capable de s’en acquitter, pour lui-même et pour les membres de sa famille. Ce don doit être effectué avant l’aube du jour de l’Eid, à la toute fin du ramadan.
« Durant le ramadan, les musulmans ne mangent pas pendant un mois. Comme le jeûne nous fait connaître la faim, nous devons remettre un minimum de 10 $ en aumône qui sera ensuite versé à un organisme d’aide alimentaire », explique-t-elle.
Avant la création du Centre culturel islamique, Nawal mentionne que cette aumône aurait toute de même été effectuée par les musulmans d’ici, mais versée à une autre mosquée. L’argent n’aurait donc pas été redistribué dans la région. Mireille Lizotte, directrice générale de Moisson Kamouraska, s’en réjouit.
« 1 $ suffit pour nous à faire trois repas. Vous comprendrez que 1010 $, c’est significatif », ajoute-t-elle.
Même si les besoins en aide alimentaire ont baissé dans les derniers mois comparativement à la même date l’an dernier, Mireille Lizotte rappelle que Moisson Kamouraska doit toujours pallier à la fermeture temporaire de certains organismes comme la Saint-Vincent-de-Paul et qu’un noyau de bénéficiaires demeure fragile. Ce noyau, présent bien avant la COVID-19, représente environ 10 % de la clientèle habituelle de Moisson Kamouraska et ses besoins n’ont fait qu’augmenter depuis la pandémie.
« C’est important d’aider les organismes de chez nous. Si les musulmans de la région étaient eux-mêmes dans une situation qui nécessite d’avoir recours à l’aide alimentaire, leur premier réflexe serait de se tourner vers Moisson Kamouraska », souligne Nawal Tamou Elmquirmi, afin de justifier le don de son organisme.
Départ tranquille
Le Centre culturel islamique de La Pocatière a été officiellement constitué l’automne dernier. Nawal Tamou Elmquirmi s’est dite heureuse de constater l’accueil positif que la communauté musulmane a reçu dans la région.
« Nous n’avons reçu aucun commentaire négatif jusqu’à maintenant. Nous n’avons pas encore pris beaucoup notre place non plus, à cause de la pandémie, mais nos intentions n’ont pas changé, nous désirons établir des partenariats solides avec les autres organismes de la région et toutes les personnes de la communauté, qu’elles soient catholiques ou non-croyantes. »
Les derniers mois ont servi principalement à rénover le local qui fait office de mosquée dans l’ancienne boutique Elle et moi de la 4e Avenue à La Pocatière. Quelques prières ont eu lieu à l’intérieur du centre, mais rien d’officiel.
Le Centre culturel islamique a néanmoins travaillé à faciliter l’accueil et l’intégration de personnes de confession musulmane installée à La Pocatière depuis peu. Des marches ont été organisées avec quelques-uns d’entre eux, les dimanches, afin de leur faire découvrir la ville et ses services. Une porte ouverte doit se tenir à la mosquée pour répondre aux questions et à la curiosité de la population, dès que les conditions sanitaires le permettront.