À l’assaut du K2 : Un retour au pays tragique pour Monique Bouchard

Monique Bouchard de Saint-Pacôme était sous le choc, samedi dernier. Du 8 au 22 juin, elle était de l’équipe de l’alpiniste Serge Dessureault lorsqu’elle a atteint le premier camp de base du K2 dans la chaîne himalayenne, à la frontière de la Chine et du Pakistan. De retour au Québec le 5 juillet, elle apprenait deux jours plus tard le décès de son coéquipier qui a fait une chute mortelle de plus de 1400 m alors qu’il poursuivait son ascension de la « montagne Sauvage. »

« C’est très triste. C’est horrible. Depuis ce matin, je me dis que c’est un mauvais rêve et que je vais me réveiller, mais c’est arrivé », de confier Monique Bouchard, jointe le 7 juillet, quelques heures après que le décès de l’alpiniste Serge Dessureault ait fait la manchette dans les médias nationaux du Québec.

Passionnée de hautes montagnes, Monique Bouchard avait contacté l’équipe de M. Dessureault pour se joindre à son expédition après l’avoir entendu en entrevue à « Salut Bonjour! », à la fin de 2017. Ce dernier désirait tenter sa chance de nouveau sur le K2, après avoir manqué le sommet en 2016. À l’époque, une avalanche avait forcé l’alpiniste à rebrousser chemin. Toutefois, contrairement à Serge, le périple de Monique, lui, prenait fin au premier camp de base du K2, à 5500 m. « On était une équipe de neuf. On a été ensemble durant deux semaines, de notre vol en partance pour Islamabad au premier camp de base. Serge, lui, continuait son ascension avec deux autres alpinistes aguerris », expliquait-elle.

« On était une équipe de neuf. On a été ensemble durant deux semaines, de notre vol en partance pour Islamabad au premier camp de base. Serge, lui, continuait son ascension avec deux autres alpinistes aguerris. » – Monique Bouchard

Lorsqu’elle a appris la nouvelle du décès tragique de son coéquipier, Monique Bouchard peinait encore à reprendre ses esprits. « Ce n’est jamais des choses auxquelles on s’attend. On se suivait au quotidien. Tout allait bien. Il était un grand professionnel de l’alpinisme, toujours très concentré et très centré sur son objectif, mais pas de là à mettre sa vie en péril. Son approche était toujours très sécuritaire et ce n’était jamais le sommet à tout prix. C’est probablement un bête accident », résume-t-elle.

Bon souvenir

Même s’ils se connaissaient depuis peu de temps, Monique Bouchard mentionne qu’elle gardera un souvenir très positif de Serge Dessureault. « Il était fascinant et inspirant. On prenait plaisir à l’écouter nous raconter ses exploits durant les heures de repas ou toutes autres occasions qui se présentaient à lui. Ses réalisations et son parcours sont marquants », a-t-elle confié.

Quant à son expédition, elle reconnaît qu’elle sera désormais teintée du décès de son ami. « Je suis rentrée le cœur léger, fière de ce que j’ai accompli. J’ai passé près d’un mois en compagnie de gens formidables et agréables, qui étaient aux petits soins pour nous. Une ombre au tableau vient de s’installer aujourd’hui. C’est arrivé et on va devoir vivre avec ça, mais ce que j’ai vécu, ce n’est rien de moins que l’expérience d’une vie », de conclure Monique Bouchard.