À l’initiative de Mont-Carmel, les sept municipalités du haut pays kamouraskois ont fait parvenir un mémoire au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dans lequel un assouplissement des critères d’attribution des subventions pour le déploiement de projets d’accès à internet haute vitesse est réclamé. Ils espèrent ainsi influencer la refonte de son « Guide du demandeur pour le Fonds pour la large bande. »
Envoyé le 18 mars dernier, ce mémoire est appuyé par des lettres des municipalités elles-mêmes, de citoyens et de services d’intervention d’urgence du territoire témoignant des problématiques actuellement vécues dans le haut pays. Différentes recommandations sont formulées afin que le prochain « Guide » tienne compte davantage de la réalité rurale actuelle. « Dans le haut pays, il y a des zones orphelines qui ne sont pas desservies par internet haute vitesse et où des projets de déploiement du service ne peuvent être subventionnés par le CRTC parce qu’ils ne respectent pas les critères actuels du “Guide” », de résumer Lucien Dionne, conseiller municipal à Mont-Carmel et coresponsable de la rédaction du mémoire avec le maire Pierre Saillant.
Dans leur mémoire, les Municipalités demandent donc l’abrogation de ces zones orphelines situées à 2 km des points de présence (PDP) des services d’accès internet haute vitesse actuellement fournis sur leur territoire et une localisation plus précise de ces PDP sur les cartes des fournisseurs. « Parce que si on se fie à leurs cartes [les fournisseurs], tout le monde bénéficierait du service d’internet haute vitesse à l’exception de deux secteurs. Dans les faits, ce n’est pas le cas », d’ajouter le conseiller municipal.
Pour assurer le déploiement de cet internet large bande dans les zones actuellement mal-desservies, les Municipalités recommandent l’utilisation de la fibre optique qu’ils appellent « dorsale de télécommunication. » Celle-ci permettrait une qualité de service optimale, une vitesse de navigation supérieure et l’accès à des forfaits de téléchargement et de téléversement illimités à bas coût, ce qui ne serait pas le cas à l’heure actuelle pour les secteurs concernés faisant affaire avec des fournisseurs de moins grande envergure. « Nous avons reçu un accusé réception de notre mémoire. Reste à voir maintenant quand sortira le prochain Guide du demandeur », d’indiquer Lucien Dionne, précisant au passage qu’un autre mémoire similaire était en préparation concernant la couverture cellulaire et qu’il devrait être déposé avant le 18 mai prochain.
Annonces budgétaires
Au même moment où les municipalités du haut pays faisaient parvenir leur mémoire au CRTC, des mesures pour encourager le déploiement d’internet haute vitesse en milieu rural étaient annoncées à l’intérieur des budgets fédéral et provincial dévoilés la semaine dernière. À Québec, le gouvernement Legault s’engageait à débourser 305 M$ sur cinq ans pour relier toutes les régions du Québec à une connexion internet à haut débit et un réseau cellulaire à large bande. À Ottawa, c’est 5 à 6 MM $ sur 10 ans que le gouvernement promet investir d’ici 2030 pour brancher les communautés canadiennes à internet haute vitesse.
Pour le maire de Mont-Carmel, Pierre Saillant, même si ces engagements sont de bonnes nouvelles pour les communautés rurales, l’échéancier demeure long. « 2022-2023 pour le Québec, 2030 pour le Canada, ce n’est pas tout de suite! D’autant plus que ça fait longtemps qu’on crie en région pour se faire entendre sur cet enjeu. On n’aura pas le choix de continuer de pousser et de revenir à la charge si on désire voir nos gouvernements accélérer le rythme dans le branchement de nos communautés », concluait-il.