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Accro de la techno : Plus de robots, moins d’employés

Bras robotisé, kiosque Rousseau Metal, Journée Accro de la Techno 2022. Photo : JHA Photographie

Lors de la dernière chronique, nous avons abordé le sujet de la fabrication numérique à l’ère de l’industrie 4.0, et le fait que ces technologies sont de plus en plus accessibles et présentes dans les écoles et dans notre milieu de vie. Dans la même ligne de pensée, il sera cette fois question de robotisation et d’automatisation, éléments centraux du concept de l’industrie 4.0.

On le sait, les entreprises sont aux prises avec un défi important de pénurie de main-d’œuvre. Selon une enquête réalisée par Statistique Canada publiée en 2022, 47,4 % des entreprises du secteur de la fabrication prévoyaient que le recrutement d’employés qualifiés serait un obstacle à leur développement au cours des trois prochains mois. Plus près de nous, il suffit d’aller visiter les sections « Emplois » des sites internet des entreprises pour constater que les postes à combler sont nombreux. Selon les données consultées le 29 mars dernier, douze postes étaient à combler chez Premier Tech, sept chez Prelco, sept à la Compagnie Normand, dix chez Rousseau Métal, neuf chez Plastiques Gagnon, et quatorze chez Umano Medical.

Une des solutions préconisées pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre consiste à automatiser et à robotiser diverses dimensions des processus d’une entreprise. La robotisation et l’automatisation ont évidemment plusieurs autres bénéfices, permettant aux entreprises de se maintenir compétitives sur le marché mondial en agissant sur leurs productivité, flexibilité et réactivité, ainsi que sur la qualité des produits. Plusieurs entreprises du territoire ont pris ce virage technologique, comme Innovaweld qui a robotisé sa ligne de production en intégrant la soudure laser. Autre exemple, Umano Medical — où 20 % des employés travaillent en recherche et développement — amène l’industrie 4.0 dans les hôpitaux en proposant des lits connectés avec de multiples fonctionnalités numériques. Les entreprises peuvent bénéficier de plusieurs partenaires privés et publics pour les soutenir dans ce virage. Les centres collégiaux de transfert technologique, comme Novika et Optech, participent à ces démarches de modernisation avec des projets de recherche appliqués aux besoins des entreprises.

Dans ce contexte, ces avancées technologiques réduisent les besoins de main-d’œuvre, mais demandent en contrepartie des employés qualifiés. Le développement des compétences numériques des employés et des futurs employés est donc primordial. Le milieu scolaire a emboîté le pas. Le ministère de l’Éducation du Québec s’est doté d’un plan d’action numérique en 2018, et depuis, les centres de services scolaires et la majorité des écoles se sont dotés de robots tels les b:bot, Dash, Ozobot, Mindstorms EV3, et d’autres machines à programmer comme le micro:bit. Les enseignants utilisent aussi différentes plateformes de codage accessibles gratuitement en ligne comme Scratch, Blockly ou Makecode. Pour faciliter l’intégration de ces technologies dans l’enseignement, des conseillers pédagogiques spécialisés, comme Martin-Jonathan Girard pour le CSS Côte-du-Sud et Danicel Cyr du CSS Kamouraska–Rivière-du-Loup appuient les enseignants. L’intégration de ces nouveautés n’est pas simple pour tous les enseignants, et le soutien des conseillers est fort apprécié.

Des OBNL comme Accro de la Techno proposent également des activités dans ces domaines. L’organisme offre depuis septembre 2022 un atelier de programmation sans ordinateur pour le troisième cycle du primaire. Déjà une centaine d’élèves ont pu en faire l’expérience. Le jeu pédagogique Turing Tumble, consistant à programmer un ordinateur mécanique, est même disponible en prêt pour les écoles. Il est aussi planifié de développer un atelier concernant l’intelligence artificielle, sujet chaud de l’actualité, qui fera certainement l’objet d’une chronique à venir.

Un autre OBNL, First, un organisme de classe internationale, propose des compétitions de robotique auxquelles ont participé dernièrement deux écoles secondaires de chez nous, soient les Pionniers de l’École secondaire Bon-Pasteur et les Phénix de l’École polyvalente La Pocatière. Après une qualification régionale qui a eu lieu le 25 février, à laquelle j’ai participé comme juge, les deux équipes se sont rendues à la compétition provinciale qui a eu lieu à Montréal le 21 mars. Les Pionniers en sont revenus avec une huitième place sur 37 équipes pour les points récoltés lors de la performance sur le terrain de jeu des robots, et une première place pour leur projet innovant qui propose un système de récupération de chaleur pour leur école. L’équipe de La Pocatière en était à sa première participation. Bravo aux deux équipes et à leurs entraîneurs, Isabelle Gamache et Éric St-Pierre pour les Pionniers, et Marie-Andrée Lagueux et Audrey Maisonneuve pour les Phénix! En espérant que d’autres écoles du territoire joindront la compétition l’an prochain.

Collaboration spéciale : Éric Dufresne