L’équipe d’intervention tactique AGROFOR est déjà en action sur le territoire du Bas-Saint-Laurent. Celle-ci vise à accélérer la concrétisation de projets de développement de filières agroalimentaires et forestières dans l’Est-du-Québec.
Cette initiative spécifique aux régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine est née d’un partenariat conjoint entre l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) et des directions régionales du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Elle est financée par le Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR), l’IRÉC et les deux fédérations régionales de l’UPA de l’Est-du-Québec. Selon le chercheur de l’IRÉC, François L’Italien, cette initiative a le potentiel d’être déployée dans toutes les régions agricoles et forestières du Québec où on observe une certaine dévitalisation.
Par son équipe d’intervention, AGROFOR, pour agriculture et foresterie, vise à offrir soutien et accompagnement de l’initiation jusqu’au financement de projets collectifs ou privés aux retombées prometteuses pour les milieux dévitalisés. Les projets privilégiés sont choisis selon une grille d’évaluation très stricte par un comité de sélection régional et doivent être des filières, c’est-à-dire des regroupements d’entreprises qui travaillent à la mise en marché de produits issus de l’agriculture ou de la foresterie. L’accompagnement est offert par une équipe composée de cinq personnes à temps partiel pour les deux territoires et prend la forme de deux blocs de 40 h chacun portant sur la gestion et les opérations.
Les projets
Depuis la mise en place d’AGROFOR en mai 2019, déjà quatre projets bénéficient de l’accompagnement de son équipe d’intervention tactique. Parmi eux, mentionnons Innolin, une filière de la transformation de la fibre de lin dans la MRC de la Mitis, la Structure d’élevage en production ovine dans la Matanie, le transfert et la relance de l’abattoir de Luceville et filières de productions animales, ainsi que l’Atelier de transformation agroalimentaire des Basques (ATAB), filière des petits fruits.
Mentionnons qu’aucun projet concernant le Kamouraska ne bénéficie pour le moment de l’équipe d’AGROFOR. Le comité de sélection régional confirme toutefois que certains ont été ciblés dans la MRC.
« Si on avait au moins trois ressources à temps plein, on n’aurait pas l’odieux de devoir sélectionner des projets et en laisser d’autres de côté », indique par visioconférence François L’Italien.
L’initiative bénéficie actuellement d’un budget de 500 000 $ sur deux ans. Dans un monde idéal, le chercheur estime qu’un budget annuel de 2 M$ répartis sur le territoire des deux fédérations de l’UPA permettrait d’augmenter l’efficacité d’AGROFOR qui vise également à stimuler la synergie autour des différents intervenants amenés à intervenir dans la concrétisation des projets ciblés.
« Au fur et à mesure que les succès vont s’accumuler pour l’équipe tactique, notre portfolio sera plus intéressant et on peut penser retourner cogner à la porte du MAPAQ ou même du ministère de l’Économie et de l’Innovation pour avoir du financement. Mais c’est sûr qu’avec un échéancier aussi court que deux ans, on n’a pas le choix d’obtenir des résultats rapidement et de se questionner maintenant sur notre refinancement si on veut poursuivre l’initiative », conclut-il.