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Airbnb dérange peu l’industrie touristique régionale

KAMOURASKA – La plateforme de locations d’hébergement Airbnb, présentée récemment dans notre édition papier et sur LePlacoteux.com, ne semble pas inquiéter outre mesure l’industrie touristique régionale, dans la mesure où les établissements sont « en règle ».

C’est ce qui ressort rapidement des quelques contacts effectués auprès d’hébergeurs de la région. « Je n’étais pas familière avec la plateforme. Un client m’en a parlé la semaine dernière. Mais si certains sont hors-la-loi, c’est sûr qu’on n’est pas d’accord avec ça. Il faut que ça soit juste et égal pour tout le monde », d’indiquer Mme Rita Lévesque, propriétaire de l’Auberge des Îles de Kamouraska.

Une réflexion qui est aussi partagée par Pascale Dumont-Bédard, directrice générale de Promotion Kamouraska.

« C’est une autre façon de faire connaître leur offre, mais il faut que leur produit soit légal. Ce n’est ni tout blanc, ni tout noir. »

Depuis quelques années, l’industrie hôtelière québécoise considérait Airbnb comme effectuant de la concurrence déloyale. En effet, certains propriétaires rendaient disponibles leurs chambres, appartements, ou maisons à des prix dérisoires la nuitée, n’ayant pas l’obligation de charger la taxe d’hébergement. C’est pourquoi l’automne dernier, à défaut de légiférer de façon plus serrée, la Ministre du Tourisme, Dominique Vien, décidait de s’en remettre aux inspecteurs de l’industrie pour détecter les hors-la-loi, c’est-à-dire ceux qui ne prélèvent pas de taxe sur l’hébergement, qui n’ont aucune attestation de classification et qui se servent d’Airbnb, ou d’autres plateformes similaires, pour faire de l’hébergement sur une base régulière.

Offre supplémentaire

À la Chocolaterie et Auberge La Fée Gourmande de Kamouraska, le même discours revient sur la « légalité » des opérations. Toutefois, Jean-Philippe Champagne ne condamne pas la plateforme pour autant.

« Ça prend toute sorte de plateformes si on veut intéresser le plus de gens possible. Je pense à Chalet à louer, par exemple. Si j’avais des chalets, je trouverais ça super, à même titre que Booking.com, si j’avais un hôtel », expliquait-il.

Il ajoute : « Il ne faut jamais perdre de vue que nous, comme consommateur, quand on va à l’extérieur, on consulte aussi une panoplie de type d’hébergements et on choisit ce qu’on veut. Airbnb ou les autres, ça vient bonifier l’offre. Je ne vois pas ça négativement. »

Proprios réglos

Catherine Duval et Pascal Dubé de Saint-Germain, ainsi que Josée Poulin et Terence Minville de Kamouraska, sont du nombre des propriétaires en règle qui annoncent leurs locations via Airbnb. Lorsque nous les avons rencontrés pour discuter de leur expérience comme locateur, ils ont pris la peine de nous mentionner qu’ils étaient inscrits au registre des entreprises et qu’ils chargeaient la fameuse taxe d’hébergement.

Terence déplorait même que certains locateurs présents sur la plateforme ne suivaient pas les règles de l’industrie. « C’est à cause d’eux qu’on parle d’Airbnb en mal dans les médias. Mais nous, quand on avait entendu dire que la ministre voulait collecter les taxes, on ne s’inquiétait pas avec ça, car on est en règle depuis le début », spécifiait-il à ce moment.