La multinationale française Alstom serait sur le point d’acheter la division Transport de Bombardier. L’information a été communiquée par le Wall Street Journal et reprise depuis par les médias québécois.
Des sources anonymes auraient fait état au quotidien new-yorkais d’un accord préliminaire d’une valeur de 7 MM $. L’entente pourrait être annoncée dès demain, selon le média.
À l’usine de La Pocatière, cette rumeur de vente qui circule depuis un moment et qui semble visiblement sur le point de se concrétiser n’a pas manqué de créer de l’incertitude chez les employés. Plusieurs s’inquiètent à savoir si Alstom conservera l’usine de La Pocatière ouverte, elle qui possède déjà des installations à Sorel-Tracy.
Le président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière, Claude Michaud, n’a d’ailleurs pas voulu commenter la nouvelle tant qu’il n’aura pas rencontré l’employeur et discuté avec les membres de son exécutif syndical. Le maire de La Pocatière, Sylvain Hudon, a quant à lui dit espérer qu’Alstom voit le potentiel du capital humain de l’usine qui se dédie à la fabrication de wagons de train dans sa ville depuis 1973.
Députés
Vendredi dernier, la députée et ministre Marie-Eve Proulx disait s’attendre à une annonce imminente concernant l’avenir de la division Transport de Bombardier. Elle s‘avouait également optimiste concernant l’avenir de l’usine de La Pocatière, advenant l’acquisition de celle-ci par Alstom.
« Pour moi, il est évident qu’avec tout l’écosystème développé autour de Bombardier dans la région, la recherche et l’innovation qui se font également dans le domaine, l’usine de La Pocatière est très bien positionnée. D’autant plus qu’il y a énormément d’opportunités qui vont se présenter pour la construction de trains dans le futur au Québec. Le gouvernement est catégorique de ce côté-là », a-t-elle déclaré.
Même son de cloche pour le député fédéral Bernard Généreux qui a jonglé plus d’une fois avec l’incertitude entourant l’avenir de l’usine Bombardier Transport dans la région, depuis qu’il a fait le saut en politique. En 2006, lorsqu’il était maire de La Pocatière, il était aux premières loges d’une marche dans les rues de la ville pour réclamer au gouvernement provincial d’octroyer de gré à gré à Bombardier le contrat de remplacement des voitures du métro de Montréal afin d’éviter que l’entreprise ne se retrouve avec un carnet de commandes vides.
« Bombardier a une technologie unique au monde à son usine de La Pocatière, la soudure au laser, qui a été développée ici, par du monde d’ici, avec de l’argent d’ici. Pour n’importe quel acquéreur futur, c’est une technologie et une expertise qu’il ne voudra pas se débarrasser », a rappelé le député fédéral, vendredi dernier.
Dette
La vente de la division Transport de Bombardier serait possiblement la dernière étape d’un plan de restructuration financière visant à enrayer sa dette à long terme évaluée à 9,3 MM $ US. Jeudi dernier, Bombardier s’est départie de ce qui restait de sa participation dans le programme de l’A220 (CSeries), dont elle avait déjà cédé la majeure partie à Airbus en 2017.