La multinationale Alstom plaide pour la mise en place d’un train à grande vitesse (TGV) entre Québec et Toronto, au lieu d’un train à grande fréquence (TGF) comme le préconisent VIA Rail et le gouvernement fédéral. Jointe par Le Placoteux, l’entreprise ne s’est pas avancée à préciser si pareil train pourrait être construit à son usine de La Pocatière.
Cette sortie du président d’Alstom pour les Amériques, Michael Keroullé, est survenue le 24 janvier dans le Journal de Montréal. Ce dernier a justifié ses propos sous prétexte qu’il aurait senti une « ouverture » d’Ottawa, l’automne dernier, à financer un train allant à une vitesse maximale de 300 km/h.
Rappelons que le projet actuel poussé par le gouvernement fédéral et VIA Rail est celui d’un TGF qui permettrait de relier les grandes villes de Québec, Montréal, Ottawa et Toronto sur des voies ferroviaires entièrement dédiées au transport de passager. On estime qu’il y aurait ainsi une plus grande fréquence des trains sur les corridors ferroviaires, puisque ceux-ci pourraient se déplacer à une vitesse allant jusqu’à 200 km/h.
Michael Kerroullé a reconnu au Journal de Montréal que le TGV était de 20 à 30 % plus cher que le TGF, mais qu’il était plus rentable en raison du nombre important de gens qui l’utilisent. Cette option serait aussi plus écologique, car partout où le TGV a été instauré, le déplacement du nombre de gens de l’auto ou l’avion vers le train serait toujours supérieur à ce qui aurait été initialement envisagé.
Réactions politiques
Depuis la sortie de Michael Keroullé, le maire de Québec Bruno Marchand s’est dit en faveur d’un TGV entre Québec et Toronto. Au Soleil, il mentionnait que l’option était plus attrayante que le TGF annoncé par le gouvernement fédéral. Il aurait eu plusieurs discussions avec des ministres du gouvernement Trudeau à cet effet.
Dans Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, où se trouve à La Pocatière une usine de la multinationale Alstom, le député fédéral Bernard Généreux a mentionné garder espoir que des projets comme ceux-là (TGV) puisse voir le jour « pour le grand bien de notre environnement ». « Je vais toujours défendre l’intérêt des travailleurs et de l’entreprise Alstom pour l’obtention de projets de construction d’infrastructures et de matériels roulants pour la vitalité de l’usine de La Pocatière. Toutefois, en doublant la dette nationale, les libéraux ont réduit la capacité de l’État à dépenser », a-t-il ajouté.
La Pocatière ?
Chez Alstom, la vice-présidente des communications pour les Amériques Michelle Stein a rappelé que l’usine de La Pocatière était « un centre d’excellence mondial pour la production de matériel ferroviaire et [qu’] elle se démarque par ses capacités d’ingénierie, de production de caisses de voiture et de sous-systèmes ferroviaires, de peinture, d’assemblage final, d’essais dynamiques et d’essais statiques », sans préciser si ces installations étaient aptes à accueillir la construction de wagons de TGV, ce qui ne s’est jamais fait dans le passé.
« Il n’y a pas d’appel d’offres encore pour un projet de TGV au Canada ; il est donc trop tôt pour spéculer sur l’endroit où ces trains seraient construits pour ce pays », a-t-elle précisé. Altsom construit actuellement 28 trains à grande vitesse destinés à la société américaine Amtrax, à Hornell, dans l’état de New York.