Le maire de Saint-Roch-des-Aulnaies, André Simard, prendra part à une conférence de presse qui aura lieu au parlement d’Ottawa, dans le but de faire la promotion d’un service de banques postales à l’échelle pancanadienne. C’est au nom des communautés rurales francophones du pays que M. Simard doit s’exprimer.
Organisée par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), cette conférence de presse se déroulera le 23 mars prochain au parlement d’Ottawa, au même moment où le NPD doit déposer une motion à la Chambre des communes pour demander la création d’un comité qui pourrait se pencher sur la mise en place de banques postales au pays. « C’est une campagne qu’on mène depuis trois ans auprès des différents partis politiques. La mise en place d’un réseau de banques postales permettrait non seulement d’amener de nouveaux revenus à Poste Canada, mais aussi de continuer à desservir les communautés rurales du pays en services financiers », d’indiquer M. Karim Farouk, spécialiste, communications et recherches du STTP.
« Il y a plus de 6000 points de service de Postes Canada partout au pays. C’est une présence plus importante que Tim Hortons, d’un océan à l’autre. Des banques postales apporteraient non seulement un service dans des milieux ruraux orphelins en matière de services financiers, mais aussi une alternative aux particuliers qui ont recours à des entreprises financières privées qui chargent des frais exorbitants pour échanger des chèques ou donner de l’argent comptant, en milieu urbain. » – Karim Farouk
Ce dernier soulignait que le Québec, notamment la région de Kamouraska-L’Islet, n’était pas la seule à avoir subit des fermetures de points de services de Desjardins. En Saskatchewan, une vingtaine de communautés ont vécu une situation similaire avec leurs services banquiers. « Il y a plus de 6000 points de service de Postes Canada partout au pays. C’est une présence plus importante que Tim Hortons, d’un océan à l’autre. Des banques postales apporteraient non seulement un service dans des milieux ruraux orphelins en matière de services financiers, mais aussi une alternative aux particuliers qui ont recours à des entreprises financières privées qui chargent des frais exorbitants pour échanger des chèques ou donner de l’argent comptant, en milieu urbain », ajoutait-il.
Europe
Ailleurs dans le monde, les banques postales sont monnaie courante. C’est le cas en France, en Italie, en Suisse, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande, et dans 57 autres pays. Elles ont même déjà existé au Canada jusqu’en 1968, de rappeler M. Farouk. « La croissance des banques privées a fait en sorte que ce modèle a pris le dessus et que les banques postales ont été éliminées », a-t-il ajouté.
Selon lui, ces banques postales pourraient offrir différents services comme des prêts ou des micro-prêts aux entreprises, un service comptoir ou même des guichets automatiques. Elles pourraient soit être une société d’État comme en France, ou une collaboration avec des banques privées comme Allemagne. « Plusieurs formules existent, il suffit de se pencher sur la question pour trouver le modèle qui nous conviendrait le mieux au Canada. »
André Simard
C’est suite à la fermeture du point de service de la Caisse Desjardins à Saint-Roch-des-Aulnaies que le maire André Simard a été contacté par le STTP pour parler au nom des communautés francophones du pays. « M. Simard a été très présent dans l’actualité nationale ces derniers temps et il est emballé par notre proposition. Sa communauté a été impactée récemment par la perte de son guichet automatique. C’est un exemple concret qui, nous espérons, suscitera des réactions autour de notre proposition », d’expliquer Karim Farouk.
De son côté, André Simard a confié trouver la solution d’une banque postale très porteuse, en raison de son caractère permanent. Ce pourquoi il a tenu à rappeler qu’il n’était pas fermé à l’idée que la Fédération québécoise des municipalités (FQM) discute avec le Mouvement Desjardins pour trouver des solutions à la problématique actuelle, tel qu’annoncé dans les médias nationaux, dans la mesure que celles-ci ne soient pas temporaires.