Étudier l’origine des noms lieux, c’est découvrir tout un pan de l’histoire locale. Si Kamouraska signifie « là où il y a des joncs », celui de La Pocatière renvoie toutefois à François Pollet de La Combe-Pocatière (c1630-1672). Mais qui est-il ?
Yves Hébert
Presque un an après son mariage avec Marie-Anne Juchereau, le 29 novembre 1669, l’officier du régiment de Carignan-Sallières François Pollet reçoit de son beau-père une seigneurie d’une demi-lieue de front sur deux lieues de profondeur dans les terres que l’on appelle alors la Grande Anse. Après le décès de son mari en 1672, Anne Juchereau devient seigneuresse et donne le nom de Sainte-Anne-de-la-Pocatière à sa Seigneurie.
Avant l’arrivée des Français, la Grande Anse qui s’étendait sur une quinzaine de kilomètres entre Saint-Roch-des-Aulnaies et la pointe de la rivière Ouelle était nommée par les Autochtones Kamitsitsit ou Kannissigit (Commission de toponymie du Québec). L’appellation signifiait « endroit où il y a beaucoup de castors. » Ce nom de lieu mériterait d’ailleurs qu’on le réactualise aujourd’hui.
En 1678, l’évêque du diocèse de Québec érige la paroisse de la Combe rappelant ainsi le premier seigneur. Elle est alors desservie par un missionnaire jusqu’à l’arrivée d’un premier curé en 1715. Dans l’usage populaire, on la désigne parfois à l’Époque sous le nom de Sainte-Anne-de-la Grand-Anse ou Sainte-Anne-du-Sud.
Le nom de Sainte-Anne-de-la-Pocatière est également adopté en 1831 pour désigner le premier bureau de poste du village. Même si le régime seigneurial perdure, 319 municipalités locales sont créées en 1845 à la suite de l’adoption d’un acte abrogeant les précédentes ordonnances ou lois municipales. Sainte-Anne-de-la-Pocatière fait partie de celles-ci. Enfin, on assiste à la création de la municipalité du village de Sainte-Anne-de-la-Pocatière en janvier 1960. Celle-ci changera de nom et de statut pour celui de municipalité Ville de La Pocatière, le 24 novembre 1961.