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Avenir de nos églises : Un projet sur la bonne voie à Sainte-Perpétue

Sébastien Ouellet devant l’église de Sainte-Perpétue. Photo : Maxime Paradis.

Déjà 11 églises ou chapelles ont été cédées et converties pour d’autres usages que le culte religieux depuis 2012 sur le territoire du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Dans Kamouraska—L’Islet seulement, au moins six autres communautés sont actuellement en réflexion quant à l’avenir de leurs églises. Alors que dans certains villages les projets de transfert et de conversion se butent à la dure réalité des coûts astronomiques qu’ils représentent, d’autres rêvent toujours de sauver ces bâtiments avec des projets aussi ambitieux que mobilisateurs. Portrait de la situation en quatre temps.

Il n’y a pas à dire, l’église de Sainte-Perpétue dans L’Islet sort du lot. Déjà perceptible au loin, avant même d’entrer dans le village voisin de Tourville situé plus au nord, l’église de Sainte-Perpétue en impose. Environ 800 paroissiens peuvent s’y rassembler lors d’une célébration religieuse, environ la moitié du village d’un plus de 1600 âmes.

Mais ce qui rend avant tout l’église si distinctive, c’est son revêtement en bardeau de cèdre datant de sa construction en 1903 et qui confère au bâtiment son statut patrimonial. Cette particularité, c’est ce qui a permis à la Fabrique de Sainte-Perpétue de bénéficier d’une subvention de plus de 325 000 $ du Conseil du patrimoine religieux du Québec en 2018 pour procéder à des travaux extérieurs jugés alors urgents sur le bâtiment.

« C’était la phase 1 de notre projet de restauration et de conversion du bâtiment », indique Sébastien Ouellet, président de l’OBNL la Médiathèque l’Héritage de L’Islet-Sud qui s’installe tranquillement au sein de l’église.

Ce projet fait suite à une réflexion entamée en 2011 par la Fabrique de Sainte-Perpétue concernant l’avenir de l’église et qui avait conduit à établir le carnet de santé du bâtiment l’année suivante. Suite à des sondages et des rencontres d’informations auprès de la population de Sainte-Perpétue, l’idée de Médiathèque a germé. Lieu de culture et d’éducation, cette médiathèque promet de répondre aux besoins de la population de tout L’Islet-Sud en étant à la fois un lieu de culte maintenant confiné principalement à la sacristie, une salle de spectacle, un lieu d’ateliers éducatifs en collaboration avec L’ABC des Hauts Plateaux, un centre de littératie pour les écoles de la région et, à terme, un espace de travail partagé en location.

Cette multitude de services qui seront développés et gérés par l’OBNL a pour objectif d’apporter des revenus à la Fabrique de Sainte-Perpétue, qui demeure propriétaire de l’église et avec qui Médiathèque entretien de très bonnes relations de confirmer la présidente Louise Bourgault, afin qu’elle puisse assurer le maintien et l’entretien du bâtiment dont la richesse patrimoniale fait l’unanimité. « Selon les recherches que nous avons faites, les projets de conversion d’église qui ont le plus de chances de fonctionner sont ceux qui ne se limitent pas qu’à une seule chose », ajoute Sébastien Ouellet. D’ailleurs, il estime que c’est la raison pourquoi la Médiathèque demeure encore pertinente, et cela, même si la Municipalité de Sainte-Perpétue a choisi de ne pas y aménager sa bibliothèque municipale récemment. « C’est un lieu de rassemblement communautaire et multifonctionnel qu’on propose, avec des services qui n’existaient pas dans L’Islet-Sud », poursuit-il.

Financement

Actuellement dans sa deuxième phase de déploiement, la Médiathèque prendra vie davantage au cours des prochains mois avec le réaménagement intérieur de la nef estimé à environ 500 000 $. Lors de notre passage, des travaux visant le remplacement du système de chauffage biénergie (huile et électricité) par un système de thermopompe étaient déjà entamés, ceux-ci bénéficiant d’une subvention du Programme de transition énergétique du gouvernement du Québec à hauteur de 37 000 $. « Une troisième phase prévoyant d’autres réparations à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment suivra en fonction des urgences », mentionne Sébastien Ouellet.

Évalué à 1,5 M$, l’ensemble du projet de Médiathèque prévoit se financer en majeure partie à partir de programmes de subventions, mais également à travers différentes activités de financement comme une loterie annuelle, des spectacles, la location de locaux et d’autres activités. L’OBNL et la Fabrique espèrent amasser entre 300 000 $ et 400 000 $ de cette façon auprès de la communauté.