De passage à l’usine Bombardier de La Pocatière jeudi, le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, s’est engagé à exiger au moins 25 % de contenu canadien dans les futurs contrats de matériels roulants du gouvernement québécois, s’il est porté au pouvoir. Il désire également regarder les possibilités pour que Bombardier puisse aussi être un partenaire dans la construction des voitures du futur REM à Montréal, même si le contrat a été donné à une autre entreprise.
François Legault n’en démord pas. Le gouvernement Couillard a manqué deux possibilités de garnir le carnet de commandes de l’usine Bombardier de La Pocatière depuis l’an dernier. Tout d’abord, en mai 2017, lorsque le contrat de 24 nouvelles voitures à deux niveaux pour l’Agence métropolitaine de transport (AMT) a été octroyé à la société China Railway Rolling Stock Corporation (CRRC), et récemment lorsque la Caisse de dépôt et placement du Québec a choisi Alstom pour la construction des futurs wagons du REM. « Le gouvernement Couillard doit se ressaisir et voir tout ce qu’on peut faire avec la Caisse de dépôt pour que le REM, même s’il a été donné à Alstom, une partie soit offerte à l’usine de La Pocatière », déclarait-il.
« Le gouvernement Couillard doit se ressaisir et voir tout ce qu’on peut faire avec la Caisse de dépôt pour que le REM, même s’il a été donné à Alstom, une partie soit offerte à l’usine de La Pocatière. » – François Legault
Si son parti est porté au pouvoir, il s’engage à regarder cette possibilité, « s’il n’est pas trop tard », confiait-il. « Je trouve ça triste que le gouvernement de Philippe Couillard laisse tomber les travailleurs de l’usine de La Pocatière. J’ai parlé à plus d’une trentaine d’entre eux, ils sont tous inquiets. Il y a déjà des employés qui cherchent ailleurs », a-t-il ajouté.
25 %
François Legault a également annoncé qu’un gouvernement de la CAQ allait exiger un minimum de 25 % de contenu local dans les prochains contrats de matériels roulants du gouvernement. Ce nationalisme économique est pratiqué partout, selon lui, citant en exemple notre voisin ontarien, ainsi que la Chine et les Etats-Unis.
Plus tôt dans la journée, dans une entrevue diffusée à CIQI-FM de Montmagny et CHOX-FM de La Pocatière, le premier ministre Philippe Couillard n’excluait pourtant pas cette avenue. « Quand c’est le gouvernement qui va faire les appels d’offres, il y aura le maximum de contenu canadien permis qui est de 25 %. Là, c’était la Caisse de dépôt, c’était une autre histoire », s’est-il défendu dans le dossier du REM, rappelant au passage que de futurs projets à Québec et Montréal pourraient amener du travail à l’usine Bombardier de La Pocatière.
Mais ces promesses de Philippe Couillard sont loin de rassurer François Legault, ni même les élus de la région et le président du syndicat des employés de l’usine Bombardier de La Pocatière, pour qui il est minuit moins cinq à l’heure actuelle. « S’il est capable de convaincre la STM de passer une commande rapidement, qu’il le fasse. On avait parlé initialement de 1200 wagons pour le métro de Montréal et on a eu une commande de 468. Il faudrait voir avec la STM comment on peut accélérer le processus et l’annoncer le plus vite possible avant qu’on ne perde des emplois ici », d’indiquer François Legault.