Brouillard sur l’avenir de la sylviculture

Photo : Denis Agati (Unsplash.com).

L’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ), la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) et Groupements Forestiers Québec (GFQ) lancent un cri d’alarme à leurs élus et leur rappellent l’importance de la sylviculture pour tirer profit du plein potentiel de la forêt.

Ils veulent connaître les intentions du gouvernement en regard de ce maillon essentiel et névralgique d’amélioration et de remise en production de nos forêts. « Nos membres naviguent en plein brouillard, il devient urgent de traiter des problèmes de fonds qui persistent et s’amplifient dans l’industrie de l’aménagement forestier. C’est pourquoi la Fédération insiste sur l’importance de se doter d’un plan d’action avec des objectifs clairs sur l’avenir de la sylviculture. Malgré nos demandes répétées auprès du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, on continue à nous tenir à l’écart », affirme le président de la FQCF, William Lebel.

En décembre dernier, le gouvernement présentait sa Stratégie nationale de production de bois s’inscrivant dans le plan de relance économique du Québec. Cette stratégie des plus ambitieuses repose sur la prémisse d’agir dans le but d’augmenter la valeur des forêts publiques et privées afin de contribuer davantage à la création de richesse au bénéfice de l’ensemble des régions du Québec, tout en assurant son rôle dans la lutte contre les changements climatiques. Les organisations souhaitent rappeler au gouvernement que pour y parvenir, il devra miser sur des activités de sylviculture soutenues pour augmenter la productivité et la valeur socio-économique de nos forêts afin de subvenir aux besoins des prochaines générations. Les produits du bois séquestrent le carbone et peuvent se substituer à des produits comme le pétrole, le plastique, l’acier et le béton, des produits non renouvelables ayant des impacts environnementaux importants.

« M. le Premier Ministre, si votre désengagement actuel se poursuit, nous risquons de manquer une opportunité unique de faire de nos forêts un pilier de l’économie verte de demain, et une fierté nationale pour tous les Québécois. Il est primordial que nous puissions discuter rapidement des vrais enjeux liés au secteur sylvicole. Nous ne comprenons pas pourquoi les hauts fonctionnaires et le ministre des Forêts persistent à travailler en vase clos », lance Charles-Philippe Mimeault Laflamme, président de l’AETSQ.

« L’industrie de l’aménagement forestier doit maintenant réfléchir à des approches plus productives en travaillant ensemble, car nous avons pris beaucoup trop de retard sur l’enjeu de la prévisibilité des entreprises sylvicoles », fait valoir le président de GFQ, Rénald Bernier.