La pénurie de moniteurs, criante depuis quelques années, a finalement raison de la 45e saison du Camp Canawish qui devait débuter prochainement. Devant ce manque de main-d’œuvre essentielle, le conseil d’administration n’a pas d’autre choix que de suspendre les activités pour cet été et d’entamer une réflexion quant à son avenir.
Ce n’est pas de gaieté de cœur que cette décision a été prise, d’assurer le vice-président, M. Sylvain Thiboutot, d’autant plus que l’annonce de cette fermeture survient un mois jour pour jour après le décès du président et fondateur du Camp Canawish, l’abbé Odilon Hudon. « C’est un concours de circonstances. La question aurait été sur la table quand même à notre CA du 1er mai dernier. Pour opérer le Camp, on a besoin de 14 moniteurs. Nous en avons que quatre de recrutés. C’est insuffisant », d’expliquer M. Thiboutot.
Avec si peu de personnel d’animation et d’encadrement, le Camp Canawish estime ne pas être en mesure d’assurer un séjour sécuritaire et stimulant pour ses campeurs, atteints de déficience physique ou intellectuelle allant de lourde à légère, en plus de ne pas pouvoir répondre aux normes minimales fixées par l’Association des Camps du Québec. « Il ne s’agit pas d’une question financière », d’indiquer Sylvain Thiboutot. Précisons qu’une centaine de campeurs avaient déjà confirmé leur inscription pour cet été.
Problème récurent
Cette problématique de main-d’œuvre, elle est présente depuis une bonne dizaine d’années au Camp Canawish, mais depuis cinq ans, elle est devenue criante, d’indiquer le vice-président. L’an dernier, l’adjointe à la direction, Margot Lavoie, avait même lancé un cri du cœur à la Une du Placoteux. Elle avait finalement trouvé ses moniteurs, in extremis.
« À une certaine époque, le bouche-à-oreille jouait beaucoup en notre faveur. Ces dernières années, notre coordonnatrice a accentué le démarchage dans les écoles de la région et au-delà. Mais aujourd’hui, la réalité a changé. » – Sylvain Thiboutot
Ce qui désole Sylvain Thiboutot, c’est que le Camp Canawish a pourtant toujours été proactif dans le recrutement de ses moniteurs ces dernières années. « À une certaine époque, le bouche-à-oreille jouait beaucoup en notre faveur. Ces dernières années, notre adjointe à la direction a accentué le démarchage dans les écoles de la région et au-delà. Mais aujourd’hui, la réalité a changé », ajoutait-il. Selon lui, les étudiants sont moins tentés aujourd’hui par les emplois saisonniers et sont davantage à la recherche d’un même emploi à l’année qu’ils concilient plus aisément avec leurs études et leurs loisirs.
Réflexion
En prenant cette pause cet été, le conseil d’administration désire entamer une réflexion quant à l’avenir du Camp Canawish. Tout serait sur la table, selon le vice-président. « Il faut évaluer si on conserve la clientèle actuelle, ou si on décide d’en rejoindre une nouvelle, tout en demeurant une œuvre humanitaire en faveur des plus démunis », mentionnait-il.
Afin de bien mener cette réflexion, le Camp Canawish désire impliquer ses partenaires, le diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière (propriétaire du site et des infrastructures), la municipalité de Rivière-Ouelle et la Société Saint-Jean-Baptiste. Le conseil d’administration n’exclut pas également d’embaucher un consultant pour les accompagner dans la démarche. Sylvain Thiboutot ajoute que ceux et celles qui le désirent peuvent également prendre part à l’exercice en contactant Mme Margot Lavoie au 418 856-3674.