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La carte postale ancienne, le réseau social d’une époque

Roger Plante et André Gaudreau, CHGB, 1952, Archives de la Côte-du-Sud.

Au début des années 1900, des millions de cartes postales sont imprimées dans le monde. Certains photographes de la Côte-du-Sud contribuent à l’essor de ce nouveau médium qui ne cesse de piquer la curiosité.

Yves Hébert

Presque tous les villages des comtés de L’Islet et de Kamouraska ont fait l’objet de cartes postales. Les libraires-éditeurs de Québec J.P. Garneau et Pruneau & Kirouac contribuent à faire connaître les églises, les institutions d’enseignement et les maisons de certains notables dans un grand nombre de municipalités.

À Fraserville (Rivière-du-Loup), Stanislas Belle (1864-1936) est l’un de ceux qui vers 1904 glanent les paroisses jusqu’à Saint-Jean-Port-Joli en quête de paysages et d’attraits touristiques. À Saint-Pascal, le studio Jean-Paul lance ses propres cartes photo. À Sainte-Anne-de-la-Pocatière, au moins trois photographes se partagent ce marché : S.L. Barré, Arthur Gendreau et Raymond Boutet dans les années 1950. Les photographes Dionne et Leclerc de L’Islet couvrent également le territoire.

Malgré le tollé d’indignation du clergé face à ce nouveau mode de communication et à la circulation libre de cartes jugées suspectes, certaines institutions découvrent rapidement leur utilité publicitaire. Au début des années 1900, le collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière demande à l’éditeur de Québec Alexandre Masselotte de lui préparer quatre carnets thématiques reliés d’une douzaine de cartes chacun. Imprimées en France, elles représentent notamment des vues intérieures et extérieures du collège et les sports pratiqués par ses élèves. Avec le temps, les commerces, hôtels et restaurants adoptent ces petits cartons pour faire leur propre publicité. On peut penser au Manoir du Rocher Panet ou au restaurant L’Oie blanche à L’Islet dans les années 1950. Aujourd’hui, les cartes anciennes sont très recherchées par les collectionneurs. Certaines d’entre elles se font rares et valent leur pesant d’or. Parmi les plus recherchées, on note les gares et les scènes de la vie quotidienne.