Plus d’un million de dollars investis dans tout le Bas-Saint-Laurent, dont 140 400 $ au Kamouraska. La campagne de Centraide Bas-Saint-Laurent a atteint de nouveaux sommets qui se traduisent en 2023 par des dons monétaires concrets auprès de huit organismes kamouraskois. Un, d’ordinaire soutenu, ne touchera plus rien à partir du 30 septembre, une amère déception pour sa présidente.
L’Association des personnes handicapées du Kamouraska Est (4 000 $), l’Association kamouraskoise en santé mentale La Traversée (35 400 $), l’Association pocatoise des personnes handicapées (4 000 $), le Carrefour des jeunes de La Pocatière (10 000 $), la Maison de la famille du Kamouraska (25 000 $), Moisson Kamouraska (45 000 $), Quartier Jeunesse 1995 (10 000 $), et le Fonds d’entraide du Kamouraska (7 000 $) sont les sept organismes qui se partagent 140 400 $ en provenance de Centraide en 2023.
La région est dans les faits le deuxième territoire où Centraide investit le plus au Bas-Saint-Laurent, après Rimouski-Neigette.
Bien qu’il reçoive encore cette année 7000 $, le Fonds d’entraide du Kamouraska, absent au point de presse – personne de l’organisme n’ayant reçu d’invitation, selon la présidente Marjolaine Émond –, n’a pas caché sa déception. L’appui dans le passé tournait autour de 14 000 $ annuellement.
Après le 30 septembre, le soutien à l’organisme sur une base triennale ne sera pas renouvelé, et il ne sera pas non plus reconnu comme « associé ». Ce statut d’association signifie que l’organisme pourrait, au besoin, bénéficier d’une aide financière dite ponctuelle.
« Comment est-il possible que nos partenaires institutionnels et communautaires, comme la MRC de Kamouraska, la CDC du Kamouraska, et les Alliances pour la solidarité nous reconnaissent, mais plus Centraide? Un peu moins de soutien financier, on aurait compris, mais aucun lien d’association? C’est insensé! », a commenté Marjolaine Émond en marge du point de presse, s’interrogeant au passage sur la nouvelle approche de Centraide Bas-Saint-Laurent depuis qu’il a été regroupé avec les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches.
Le directeur régional et du développement philanthropique chez Centraide Bas-Saint-Laurent, Akotchayé Lawin-Ore, a expliqué au Placoteux tous les critères d’évaluation pris en compte dans l’analyse d’un dossier de financement triennal, nouvelle approche privilégiée depuis le regroupement avec Québec et Chaudière-Appalaches. Il n’a toutefois pas précisé lesquels avaient manqué dans le cas précis du Fonds d’entraide du Kamouraska.
« Je n’entrerai pas dans les détails de cette décision, mais ce n’est pas la mission de l’organisme qui est mise en cause. Centraide est toujours ouvert à travailler avec le Fonds d’entraide du Kamouraska, et à s’assurer que sa mission se poursuive sur le territoire. Mais oui, le conseil d’administration a pris la décision d’arrêter le financement au 30 septembre 2023 pour permettre à l’organisme de se réajuster, et éventuellement de trouver d’autres sources de revenus », a-t-il déclaré.
Besoins primaires
Le Fonds d’entraide du Kamouraska vient en aide à des familles et à des personnes en situation de pauvreté, entre autres pour combler des besoins primaires, comme se loger, se nourrir et se vêtir. N’ayant pas pignon sur rue, l’organisme fonctionne sans employés, à l’exception d’une chargée de projet à 12 heures par semaine pour le volet dentisterie, optométrie et médicaments, qui n’est pas financé à partir des revenus de Centraide. Toutes ses interventions sont donc faites par le biais d’un référencement en provenance d’autres organismes communautaires, ou du réseau public de santé et de services sociaux.
« Nous sommes tous des bénévoles grandement investis. Notre gestion est impeccable et nos livres sont bien tenus. Tout l’argent que l’on reçoit est investi auprès des gens qui en ont besoin, car nous n’avons pas de frais administratifs ni de loyer à débourser. On intervient là où les autres organismes du Kamouraska sont impuissants », poursuit la présidente.
Sans cet appui de Centraide, le Fonds d’entraide du Kamouraska estime qu’il n’aura d’autre choix que de partir en campagne de financement, même s’il estime le milieu déjà sursollicité. Il pourrait autrement contester la décision de Centraide, mais, à ce chapitre, Marjolaine Émonde précise qu’aucune décision n’a encore été prise par le conseil d’administration.